Mais au fait, pourquoi j'écris des poèmes au XXIème siècle?

Une minute de lecture

Dans ce monde froid et chaotique

Où tout doit toujours aller plus vite

Je fais de la résistance

Je lambine, je traîne, je rêvasse, je meurtris votre chère impatience

Dans ce monde fou et hypocrite

Que dirigent de médiocres politiques

J'exprime mes opinions et mes silences

Honnêtement, sans me cacher derrière un masque de convenance

Dans ce monde flou et statique

Aux certitudes erratiques

Je marche la tête haute, avec assurance

Le sur-place, très peu pour moi: j'avance!

Dans ce monde trop grand

Parmi ces foules d'anonymes

Je fige quelques morceaux de Temps

Entre mes rimes

Rêver, faire rêver? Ne me faites pas rire!

Moi tout ce que je veux, ce sont des souvenirs

De toutes ces personnes que j'ai été

Alors j'écris, je versifie

Dans ce siècle déjanté

Oui, j'ai besoin de poésie


Comme tout développement appelle une conclusion, voici la mienne: ainsi, le rôle du poète de nos jours est de se connaître lui-même, pour ne pas devenir un crétin vivant tout au présent sans jamais se retourner sur ce qu'il a jadis été. En ouverture, je vous propose d'aller lire mon autre poème, joliment intitulé "Les cendres du Temps". Peut-être vous fera-t-il réfléchir sur la marche inflexible de notre maître à tous, qui nous change, nous altère, si imperceptiblement que quand nous nous regardons dans notre miroir, nous croyons nous voir toujours identique. Or un miroir ne peut pas garder vos vous du passé (ça, ça s'appelle une photo, mais qu'est-ce qu'une image figée peut dire de vos pensées, de vos convictions, de votre vous profond à telle ou telle époque?). 


Je termine ici ma dissertation, en espérant récolter une note potable. (Dans le cas contraire, je l'exprimerai à travers un long poème vous dénigrant point par point, cher professeur, de votre calvitie naissante à votre esprit étroit en passant par votre bégaiement prononcé, et je prierai pour qu'il survive aux siècles afin qu'un de vos successeurs l'enseigne aux futures générations d'élèves).

N'y voyez nulle menace ni outrance

Il s'agit juste d'une promesse de vengeance... 

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