Mon Diable
Je me suis enivrée de Vous mon Ami,et de cette folle passion que vous me proposiez.
Me laissant aller au gré de mes fantaisies, je me suis enchaînée à votre tourbillon, sans voir
que mon cœur était malade. Offenbach nous offrait des nuits d'enchantement où nous nous saoulions
de l'un et de l'autre, une légèreté presque insolente comme écrin.
à la lumière des grands lustres de bronze et des torchères, nous brûlions nos ailes et nos âmes, et dans vos yeux, se dessinait un bel horizon.
La jeunesse rivée à nos corps fougueux et impatients, nous allions tels de braves soldats, à nos champs de bataille au milieu desquels, se mêlaient dentelles, rubans et fumée de cigares.
Votre ovale parfait sous vos boucles à peine brunes, me tournait la tête , je n'avais que vous comme
accroch-cœur, et à votre cou, je me pendais comme un collier de perles, étincelante, animée d'une douce folie.
Grand monsieur à l'élégante silhouette, vous dominiez la foule et ma raison, ô comme je vous admirais!
Comme j'étais fière de vous aimer et de vous avoir tout à moi.
Oui, de Vous, je me suis grisée et, emplie d'exaltation, je trouvais la vie belle et l'amour délicieux.
Offenbach ne joue plus, mais il m'arrive parfois d'entendre ses notes et me reviennent alors nos belles soirées de gala.
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