Fëanor fut galvanisé par la vue de la ville. Des rondins de bois haut de trois mètres constituaient un mur tout autour de l’enceinte de Brunok. La fumée venant des cheminées qui s'élevait dans les cieux formait un nuage opaque avec en guise de fond un ciel orangé que provoque le soleil couchant. Fëanor s’approcha d’une large paroi plate faite de bois qu'il supposa être l'entrée de la ville puis frappa. Un homme moustachu ouvrit la longue porte, dévisagea l’elfe avant de le laisser entrer avec un soupir.

- Si tu cherches une auberge, tu en trouveras une pas loin de la place, mais je te préviens que les elfes ne sont pas aimés ici. Murmura-t-il.

Fëanor le remercia et se dirigea dans la direction indiquée, la nuit tomba vite, le ciel était envahi d'étoiles et la lune était bien haute. Il se sentit reluqué tout le long de sa marche vers la place, pourquoi les habitants n'aimaient pas les elfes ? Lui, n’avait rien fait !

Les maisons étaient faites de pierre et de bois avec le toit en chaume. La ville avait été la cible des elfes des années auparavant pendant la guerre qui les opposa aux hommes, plus de 200 ans, la position était un endroit stratégique pour prendre l'avantage.

Il arriva à ce qu'il suppose, être la place de la ville, une fontaine se trouvait en son centre ou se tissait des rues telle une toile d’araignée. L’auberge se située plus loin au fond d'une rue qui s'assombrit sous la nuit, juste sur le côté. Il la reconnut ou plutôt la devina grâce à la pancarte en bois suspendue par des chaînes métalliques à une poutre. La rue qui y menait était étroite et d'autres rues plus petites se croisaient en sa perpendiculaire.

Sur l'une d'entre elles, Fëanor observa un homme dont le visage est dissimulé par une capuche et portant une longue robe grise. Ce qui l’intrigua c’est que celui-ci était à genou devant plusieurs bougies posées sur le rebord d’une marche.

- Que fait-il ? Il prie ? Pensa-t-il, d’un air interrogateur.

Il voulait s’approcher mais l’homme se releva et Fëanor pu distinguer rapidement une forme petite de couleur rouge, comme une sorte de gobelin. L’homme à la capuche le fixa un instant avant de monter sur la marche et d'entrer par la porte juste derrière. Fëanor hésita à reprendre la route pour l'auberge mais sa curiosité était plus fort il devait savoir ce que cet homme faisait, ça le démangeait.

Il avançait dans la rue en direction des bougies mais fut subitement retenu par le bras, il tourna la tête et là, il ne comprit pas ce qu'il se passait. Il voit des étoiles et une douleur inonda son crâne, il tituba et reprit ses esprits quelques secondes après, sa vision se stabilisa et un homme se dressait devant lui.

L'homme prit Fëanor par le col est le releva d'une force impressionnante.

- Les elfes ne sont pas les bienvenus ici ! Dit-il d'une colère ahurissante.

- Je, je souhaite juste me reposer à l’auberge avant de reprendre la route. Répondit Fëanor d’une voix faible.

L'homme serra le poing de son autre main de toutes ses forces avant de le projeter de nouveau sur le visage de l'elfe déjà bleuté par le coup précédent.

Fëanor comprit qu'il devait agir très rapidement ou cet homme allait le fracasser jusqu'à potentiellement le tuer. Il devait fuir, ses sens lui ordonnaient de le faire. Comme si l'héritage entier de son peuple à vivre dans la crainte des prédateurs, à flairer le danger pour s'en protéger depuis des milliers d'années le parcourait et le contrôlait pour sa survie.

Alors l'elfe prit son courage à deux mains et dans une rapidité fulgurante il leva son genou pour atteindre les parties génitales et l'aplatir par la force contre l'os coaxial de l'homme. Son assaillant vida ses poumons dans un cri de douleur et lâcha Fëanor pour positionner ses mains vers sa souffrance comme si elle pouvait l'atténuer.

L'elfe courut dans le dédale de rue vers l'auberge et s'enfonça dans l'obscurité d'une ruelle étroite où il disparut totalement.