Chapitre 5
Fëanor se réveilla, le peu de temps qu’il fit dans les bras de Morphée lui faisait du bien, au moins il avait dormi en sécurité dans un lit au chaud. La chambre est légèrement éclairée par la lumière chaleureuse du soleil, le bois craquait sous son poids et remarqua par ce craquement que le brouhaha de la veille avait cessé.
Une vague de chaleur le parcourait et son corps frissonnait, il comprit que chaque bruit pouvait attirer l’aubergiste et craignait ce qu’il pouvait lui faire, lui qui dormait gratuitement et à son insu dans son établissement. Alors avant d’être pris sur le fait il enjambe la fenêtre et de son agilité descend dans la ruelle sans que personne puisse le remarquer.
Maintenant, il devait reprendre la route pour rejoindre la ville elfique, mais en approchant de la rue où il avait distingué l’homme à la capuche, son envie de savoir reprit le dessus. Il savait que c’était une mauvaise idée, la dernière fois qu’il avait apaisé sa curiosité il avait tout perdu !
La rue était déserte, alors il approcha de la porte et les bougies étaient toujours posées sur la marche. Il actionna la poignée de la porte pour y entrer, c’était ouvert ! La salle est sombre et la vitre de la fenêtre était si opaque que la lumière luttait pour y pénétrer. Fëanor commença à trembler de peur, la pièce est vide et propre avec juste des escaliers pour mener à l’étage.
Les marches grincent sous son poids, mais il continue de monter pour arriver dans un couloir étroit menant à une seule salle. Il y entra et en son centre une table et des bougies formaient un pentagramme sur le sol. Son cœur battait la chamade et la peur envahissait tout son corps.
Fëanor remarqua un livre, un très grand livre noir avec des reliures dorées, il était ouvert. Il s’en approcha et ferma le livre pour en distinguer le titre, les lettres dépasser pour former un relief cuivré de la couverture. « Nécro, le fondateur ». Fëanor avala sa salive et paniqua, il regretta tout à coup sa curiosité, découvrir qu’une personne vénérait Nécro, est inimaginable et dangereux. Tout le monde connaissait ce fondateur qui incarnait le mal absolu, mais il avait été tué depuis bien longtemps.
Un bruit sourd survenu soudainement au rez-de-chaussée. Fëanor panique et la peur déjà présente en lui, s’amplifie. Aucune fenêtre pour fuir et la pièce est vide, aucune cachette pour se dissimuler ! Il courra de pas léger vers la porte quand celle-ci s’ouvrit brusquement et heurta violemment son front, il s’effondra dans un sommeil non désiré.
Fëanor, ouvrit grand ses yeux, il est allongé sur une table, il sentit la dureté du bois dans son dos et remarqua l’homme à la capuche qui était légèrement penché au-dessus de lui. Il pouvait presque découvrir enfin son visage, mais n’en distinguait que sa barbe brune.
Il sentit une douleur sur son front, le coup avait été violent pour qu’il en perde connaissance. Il voulait crier de toutes ses forces, mais un tissu qui orne sa bouche l’en empêcha, il était bâillonné. Fëanor essaya de se lever sans savoir qu’une corde était accrochée autour de son cou le retint et il grimaça de douleur. Ses bras et ses jambes étaient eux aussi ligotés, il ne pouvait rien faire que d’attendre et d’observer cet homme mystérieux.
— Tu as fait une grosse erreur en venant ici, la curiosité est un vilain défaut ! N’est-ce pas la cause de ta venue ? Disait l’homme à la capuche d’une voix sombre et grave tout en agitant une dague.
Fëanor ne comprenait pas. Que voulait-il dire ? Comment était-il au courant ? Le connaissait-il ? Puis la lame froide pénétra sa peau et une douleur lui parvient au cœur, un picotement de plus en plus intense. Il sentit son sang chaud dégouliner le long de son torse puis le froid l’envahissait, il comprit que la vie le quittait comme si elle s’échappait par cette profonde entaille que la dague lui avait infligée.
Son souffle est intense, mais finit par ralentir et il commence à ne plus ressentir ses membres. Sa vision se troubla jusqu’à ne plus distinguer cet homme qui lui ôta la vie. Il eut un regret, lui qui était si curieux, mourait pour une chose qui ne connaîtra jamais, il avait tant de questions sans réponses.
Puis dans un ultime souffle, sa vision afficha une dernière fois le visage de Eledhwen, sa femme. Des larmes coulèrent le long de ses joues, non pas par douleur, mais par tristesse, sa femme lui manquait et pire, elle avait raison en lui disant que sa curiosité le tuerait. Puis le visage de sa bien-aimée s’estompa jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le noir total. Le vide. Le néant.
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