Chapitre 39 :
Aaron harcelait son partenaire afin d’obtenir des explications sur les fameux messages d’Ignisaqua. Mais le dragon maintenait le mystère et Aaron en déduisit que Laurène aussi souhaitait garder ce mystère. Mais pour quelle raison ? Il aurait tellement voulu être avec sa camarade. Aaron s’inquiétait pour elle tout le temps ! Il s’en rendait malade. Il appréhendait aussi ses retrouvailles avec elle lorsque cela arriverait : avait-elle changé ? A quel point l’avaient-ils détruite ? Le Lié redoutait de ne pas pouvoir être un soutien à la hauteur des émotions de Laurène.
« Rejoins-moi à côté du sanctuaire, j’ai quelque chose à te montrer. »
Aaron délaissa sa discussion avec Lucas en s’excusant auprès de son ami et s’exécuta directement. Il débarqua et vit Aquaventus en compagnie d’un autre dragon beaucoup plus grand ! Par réflexe, Aaron recula et forma un bouclier d’eau autour d’eux. Il n’avait aucune confiance envers les fondateurs depuis l’attaque de Fournaise, ce dragon devait en faire partie.
– Baisse la garde mon ami, nous pouvons lui faire confiance. Inutile de te protéger.
– C’est marrant de voir le même effet encore… Laurène comptait presque m’attaquer quand j’ai atterri devant elle.
Aaron fit disparaître directement sa barrière puis s’approcha un peu plus du dragon. S’il avait vu Laurène, c’était qu’Ignisaqua lui faisait entièrement confiance. Il ne savait pas pourquoi et ça le mettait particulièrement sur les nerfs.
– Comment va Laurène ? Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
– Laurène va mieux maintenant qu’elle est loin des ennemis, mais rien n’est terminé, affirma Brasier. Je suis le fondateur de la lignée de feu et je suis ici pour vous aider.
– Nous aider ? s’étonna Aaron. Pourtant les fondateurs étaient contre la Mère et le Père. Qu’est-ce que vous y gagnez ? Éclairez ma lanterne.
– J’ai fait une promesse à une personne. Je lui ai promis de l’aider à accomplir tout ça. Afin de respecter cette promesse, je dois vous aider. Je l’aurais tenu de cette manière.
En tant que personne extrêmement curieuse, sûrement influencée par les traits de Laurène à l’époque, Aaron aurait voulu approfondir la réponse du demi-dieu mais il préféra ne pas s’y risquer. Néanmoins, le jeune homme continua de se méfier malgré la confiance de son partenaire. Il pouvait peut-être leur tendre un piège et Aaron ne pouvait se permettre de tomber dedans. Pas si Laurène avait besoin de son aide.
– Ta méfiance comme celle qu’éprouvait Laurène me semble totalement justifiée. Cependant, il faut avouer que tu n’as pas vraiment le temps pour hésiter sur la véracité de ce que je vais te dire de faire, surtout que le message n’est pas de moi.
– C’est-à-dire ?
– Tu dois partir immédiatement au plus vite, ordonna Brasier. Il ne s’agit pas d’un de mes ordres mais une demande d’Ignisaqua accordée par sa protégée.
– Quoi ? Comment cela ? Ils ont un problèmes ? Que se passe-t-il ?
– Pas pour le moment mais ils sont traqués donc ils vont avoir grandement besoin de renfort. Tu dois aller dans les Pyrénées.
– C’est une blague ?
– Ils vont dans les Pyrénées. Donc si tu veux récupérer ta petite-amie, il va falloir s’activer.
À force d’avoir été trompé, Aaron ne savait vraiment pas comment réagir… mais si Laurène allait vraiment là-bas, il devait lui apporter du soutien. Seule face à tant de personnes, cela risquait d’être compliqué.
« Prépare-toi. Je vais prévenir les autres avant. », assura Aaron en regardant son dragon.
Le Lié partit en courant, prêt à s’en aller directement. Il récupéra la mère des jumeaux ainsi qu’Anna à l’infirmerie puis Sébastien, Clara, Valentine et Nicolas dans le quartier commun pour rassembler tout le monde dans le salon des Liés dans lequel Lucas et Joyce se trouvaient déjà en train de papoter. Lorsque tout le monde fut installé, le Lié exposa tout. Au fil de ses explications, la tension montait de cran à cran à en devenir palpable ! Le jeune homme s’en voulait de les stresser ainsi mais il avait vite compris qu’il ne pouvait pas être le seul mobilisé.
– Il faut que je parte là, maintenant, insista Aaron. Mais dans quelques heures il faudra me suivre. Je pense que c’est une bataille qui se prépare. Et cette fois, on retrouvera Laurène.
– Cela va être compliqué de cacher tout cela, concéda M. Maguy. Mais nous devons impérativement y aller. On ne peut pas la laisser seule face à eux encore une fois.
– Vous avez raison. C’est pour cela que je vais me préparer.
Sébastien se leva pour serrer son protégé dans ses bras. La prophétie débutait bel et bien et il angoissait terriblement. Pour sa fille, mais surtout pour Aaron et Laurène qu’il avait tant couvé au campus. Il restait attaché à tous ses enfants qu’il aidait et jamais il n’aurait imaginé qu’il avait pris sous son aile, deux élus de la prophétie.
– Fais attention à toi mon garçon. Reste en vie, murmura M. Gomez.
– Je te le promets. Je reviendrais vivant avec Laurène.
Le jeune homme souhaita un bon courage à tous avant de s’éclipser rapidement pour ne pas être pris à parti. Il prit un sac, de l’argent ainsi que des armes supplémentaires. Aaron passa aussi dans la chambre de Laurène et noua le manteau de son amie autour de sa taille : elle aurait besoin de tous ses poignards afin de se défendre. Puis, il retrouva Aquaventus et Brasier. Après être monté sur son compagnon, les deux dragons s’envolèrent loin du campus. Le Lié croisa les doigts pour avoir fait le bon choix, car s’il lui avait menti, l’adolescent entraînait avec lui la perte de tous ses amis !
***
Les autres restèrent un moment dans le salon des Liés à préparer leurs départs le lendemain. En effet, Lucas et Clara souhaitaient partir vite aussi mais personne ne voulait les lâcher dans la nature sans protection. Alors qu’ils finissaient de mettre en œuvre le plan, la porte s’ouvrit sur les parents de Nicolas accompagnés du premier ministre. Ils comprirent tous très vite qu’ils les avaient épiés et tout entendu, du moins, suffisamment de bribes pour exiger des explications.
Nicolas Maguy bouillonnait contre ses parents. Après la pression qu’il lui avait mise lorsqu’il était plus jeune, les reproches de ne pas se marier à une Dresseuse et la culpabilité de les décevoir… le père des jumeaux s’agaçait de les voir toujours considérer ses choix comme forcément mauvais. Il en venait même à se demander comment il avait pu mener sa vie comme il le voulait ! Le couple de Dresseur restait un poison pour lui !
Le premier ministre referma la porte. Il paraissait contrarié. Très contrarié. Ses deux compatriotes se dandinaient à ses côtés gênés. Mal à l’aise de la situation. Le groupe ne leur adressa même pas un regard.
– J’ose espérer que la situation soit assez importante pour ne pas tous vous sanctionner, lâcha le Dresseur. On n’a pas tout entendu mais ça avait l’air grave et avait un rapport avec l’élue. D’abord… Où est passé Aaron Mackenzie ? C’est étrange qu’il ne soit pas avec vous, je refuse de croire qu’il ne fait pas partie de vos manigances.
– Vous n’avez que ça à faire ! s’écria Nicolas en s’approchant furax de ses parents. Vous ne savez pas laisser vivre vos proches, vous ne savez que les contrôler. Vous ne supportez pas que je décide de ma vie, vous ne l’avez jamais supporté et c’est encore une fois à cause de votre sentiments de supériorité que vous avez tout balancé au premier ministre !
– Vos problèmes de familles n’ont rien à faire ici. Je vous ai demandé où se trouve le Lié, Aaron Mackenzie !
Un silence de mort retentit brutalement dans la pièce. Seules les respirations saccadées et rapides ne s’entendaient. Christine calma son mari avant de lancer un regard noir à ses beaux-parents. Même si Lucas ne savait pas tout, il resta au côté de son père. M. Gomez pressa la main de Christine avant d’avouer :
– Aaron est parti retrouver Laurène dans les Pyrénées pour la ramener.
– Vous avez des nouvelles de l’élue ?
– Seulement à l’instant. Et les ennemis la recherchent aussi. Dans l’immédiat, il faut surtout la mettre en sûreté.
Le premier ministre paraissait extrêmement contrarié. Cependant il se mit à réfléchir au lieu de prendre des décisions trop hâtives. Après une bonne dizaine de minutes, il demanda à Jean de faire transmettre aux combattants le début du périple. L’élue ne devait pas disparaître, que ce soit chez les ennemis ou autres parts ailleurs. Puis, il exigea à Sébastien de le suivre.
Le Dresseur confia la tâche à son meilleur ami d’expliquer tout à sa femme afin d’éviter une confrontation entre Nicolas et ses parents. Il rassura Clara avant de suivre son ancien ami. Les deux hommes s’isolèrent dans le quartier des adultes. Ce n’était pas un interrogatoire mais cela semblait tout comme ! Sébastien divulgua les informations avec parcimonie. Il ne parla pas de l’étrange individu drapé de noir, juste qu’Aquaventus avait pris contact avec Ignisaqua et que ce dernier voulait du soutien. M. Gomez se rendit compte que tout était flou et il regrettait d’avoir laissé Aaron partir.
Alors qu’ils finissaient son compte-rendu auprès du ministre, Cindy Gomez débarqua en furie, des lasers à la place des yeux. Avant même qu’il ne puisse parler, elle le gifla avec toute la force qu’elle possédait.
– Comment as-tu pu risquer une sentence de haute trahison ?! Nous ne sommes plus rien, je te le concède aisément, mais as-tu pensé une seule seconde à ta fille ? Et à notre réputation ?
– Clara le savait ! s’exclama Sébastien avec véhémence. Si tu avais été proche de notre fille, tu serais moins angoissée à l’idée que je ne sois plus là pour elle. Tu n’as jamais été là pour Clara !
– Il n’empêche que lorsqu’elle apprendra que ça fait dix ans que tu veux demander le divorce et seulement six mois que tu as osé demander… elle prendra mon parti.
– Je lui ai déjà annoncé.
– Et tu lui as dis pourquoi ?
Sébastien laissa la réponse s’envoler dans le silence, préférant ne pas partir sur ce chemin sinueux et dangereux. Clara n’avait pas à connaître toutes leurs histoires. Cela ne la concernait pas. Irrité par ses deux collègues, le ministre les pria de s’en aller, ce que M. Gomez fut extrêmement ravi d’exécuter. Sa femme partit dans la direction opposée.
***
Les adolescents étaient restés dans le salon des Lié, un peu abasourdis par tous les événements qui venaient de s’enchaîner. Valentine décida de partir s’entraîner au combat accompagnée d’Anna. Cette dernière, juste avant, alla chercher un sac où elle en ressortit des petits boutons rouges qu’elle distribua à chacun de ses amis.
– La technique mise en place n’est pas encore parfaite mais elle est nécessaire. Si sur le champ de bataille vous êtes blessés, appuyez et un Soigneur viendra vers vous. Je préférais vous le donner pour être avertie au cas où !
– Merci, Nana, murmura Clara en rangeant le précieux gadget dans sa proche.
– Tu devrais arrêter de t’inquiéter autant, conseilla Valentine en déposant un baiser dans son cou. Normalement, il y aura des adultes pour nous protéger. Le risque est minimal.
– C’est toi qui prends tout à la légère, idiote !
La Persévérante rit avant d’emporter Anna avec elle pour combattre. La rouquine aussi avait besoin d’entraînement. Cette dernière lança un regard compatissant à Clara avant de laisser les trois autres seuls. Joyce, Lucas et Clara se retrouvèrent donc seuls. Le silence s’intensifiait de plus en plus et la jeune Dresseuse voulait céder à ses jambes qui voulaient bouger loin. Très loin. Dans un endroit où elle ne se trouvait pas avec un ancien couple qui avait rompu à cause d’elle.
– Heu… je peux poser une question ? demanda Joyce, gênée elle-aussi par l’ambiance présente.
– Oui, bien sûr, assura doucement Clara sur un ton bienveillant.
– Vos prophéties à Lucas et à toi sont liées…. De sorte on sait que vous réaliserez quelques choses à deux ensemble. Mais ma prophétie… elle est un peu liée aussi mais très différente. Donc… je me demandais si je devais partir avec vous ou pas.
Les deux autres restèrent silencieux un moment. Ils n’avaient jamais réfléchi à ça, se concentrant sur la grande prophétie et non les leurs. Cependant, aujourd’hui ils devaient y songer. Cela paraissait évident pour Clara que Joyce devait les accompagner. Sauf qu’ils étaient deux dans cette affaire.
– Oui, finit par annoncer Lucas. Oui, je pense que tu dois venir aussi. On a tous les trois un moment important dans la prophétie, toi compris, et liés à nous. Malgré les tensions entre nous.
– C’est vous deux qui vous inventez des tensions inutilement… bon, on part quand du coup ?
– Demain, je suppose…
– Mon père vient de m’envoyer un message, avertit Clara en fixant son portable. Il m’informe que tous les combattants partent demain matin.
– Alors on part tout de suite en soutien d’Aaron. On ne peut pas les laisser trouver ma sœur avant eux ! On se retrouve dans une heure devant le sanctuaire, OK ?
– OK.
Sur ce plan, Lucas s’en alla dans sa chambre. Alors que la Dresseuse comptait retrouver son quartier pour se préparer, Joyce la retint par le bras plus que sérieuse.
– Écoute, je sais que tout ça te gêne, mais il faut en parler pour te libérer. Avec Lucas on n’est plus ensemble déjà avant l’attaque contre l’ennemi. C’est la vie, c’est comme ça et ce n’est pas de ta faute. Certes, Lucas t’aime mais je ne suis pas toute blanche de mon côté non plus. C’était plus parce que je voulais un pilier que de l’amour même si cela a été là un temps. Fin Bref… cesse de te tourmenter Clara. Je vois comment il te regarde, que tu le regardes. Bordel, pourquoi vous vous compliquez la vie ? Dès le début même c’était évident. Alors laisse toi une chance et ouvre toi à lui. Avec toute la guerre qui se propage, autant laisser un peu d’amour entrer dans ta vie, tu ne crois pas ?
– Peut-être… je ne sais juste pas si je le mérite.
C’était toute la peur de l’abandon de Clara. L’adolescente tenait cela de sa mère qui ne montrait rien. Longtemps, elle avait songé ne pas être aimée par sa génitrice avant de comprendre que c’était bien le cas. Depuis, elle ne se sentait pas digne de l’affection de quelqu’un, pensant qu’elle finirait toujours par faire quelque chose de mal qui nuirait tout. L’adolescente savait qu’avant tout, elle devait faire un travail sur elle-même si elle possédait assez de temps. Clara prit des provisions ainsi que ses armes préférées, notamment son arc fétiche. Elle vêtit ses vêtements les plus confortables et souples avant d’aller dire au revoir à ses amies. Valentine et Anna revenaient toutes en sueurs de leur entraînement. Malgré l’inconfort elle se jeta dans leurs bras, bien décidée à ce que ce soit le seul moment où des personnes verraient sa peur. Clara n’aimait pas se montrer aussi vulnérable.
– Tu as bien le bouton ?
– Oui, Anna, ne t’inquiète pas. On se retrouvera toutes ici, avec Laurène cette fois !
– Ouais fin… vous oubliez qu’ils veulent l’incarcérer, rappela Valentine.
– Laurène avait forcément une bonne raison et ça fera l’affaire. Du moins, j’ose l’espérer.
– Courage à toi, fit une dernière fois Valentine en l’embrassant sur la joue. À toi, Lucas et Joyce.
– On se charge de parler à ton père, accepta Anna.
La jeune Dresseuse les remercia pour tout et elle leur tourna le dos, résolue. Tout allait se jouer ses prochaines heures, Clara devait complètement se concentrer sur le plan. Cette fois, il ne devait pas perdre. Pour Laurène.
Valentine et Anna s’en allèrent dans la chambre de la Persévérante afin d’être tranquille. Les deux jeunes filles aimaient se retrouver là-bas pour passer du temps ensemble, plus isolées, plus intime. Elles comptaient bien être présentables avant de prévenir les adultes. Anna se sécha les cheveux en rejoignant sa copine, allongée sur son lit, pensive. Anna glissa sa main le long du bras de Valentine jusqu’à son cou, puis à sa joue pour la caresser du pouce.
– Qu’est-ce qui ne va pas ? souffla la rouquine.
– Je… je suis inquiète, voilà tout. Pour les autres. Pour toi. Surtout pour toi.
– Je ne suis même pas sur le front, contrairement à toi. Tout ira bien pour moi. Je te le promets.
– Je sais bien, mais j’ai toujours peur pour toi, et avec tout ce qui se passe, je ne sais pas comment tenir, se confia Valentine avant d’embrasser son front.
– Tant que je suis avec toi, ça va aller pour moi. Et on retrouvera les autres, ça ira.
***
Christine resta longtemps devant la boite d’anti-dépresseur avant de la jeter dans la poubelle. Ce n’était pas la solution. La mère des jumeaux vivait mal cette situation mais elle savait qu’elle pouvait tenir. Elle avait supporté tellement de chose. Seule dans la salle, on toqua à la porte et elle se retourna. Sébastien débarqua, ce qui l’apaisa.
– Comment tu te sens ?
– Je suppose… je croise juste les doigts pour que les enfants, Nicolas et toi ne soient pas blessés.
– Toi non plus !
– Je suis Soigneuse, donc normalement, ça devrait aller. Je ne suis pas sur le front.
– Je te protégerais si je suis près de toi.
Cette phrase non anodine flotta dans la salle. Elle était lourde de sens et tous deux comprenaient. Les yeux brillants Christine le regarda, voulant lui répondre « je sais », pourtant elle demanda :
– Le jour de mon mariage, quand tu as eu ton malaise… je ne te l’ai jamais demandé mais… tu te souviens, n’est-ce pas ?
– Oui, répondit Sébastien la voix tremblante. C’est revenu lorsque vous avez échangé vos vœux.
– Tu ne l’as jamais dit à Nico ?
– Si, il le sait. Nico… Il voulait me convaincre de te parler car il pensait que cela allait te rendre heureuse mais… j’ai pensé à nos familles. Je ne voulais pas tout détruire.
– C’est ironique de voir qu’on a pris des années avant de s’avouer nos sentiments pour que tu perdes la mémoire trois mois après même pas.
– On n’a pas eu de chance, c’est tout, soupira M. Gomez. Et après tant d’années, rien est parti.
– Cindy le sait ?
– J’ai demandé le divorce.
– Oh… je suis désolée.
Juste par formalité car Christine détestait Cindy. Mais cela ne changeait pas la situation, elle se refusait à abandonner son mari. Impossible pour elle après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble. Peut-être qu’il n’y avait pas autant d’amour entre eux, mais beaucoup d’affections, beaucoup de loyauté. Puis elle pensa aux enfants…
– Quand je pense à Clara et Lucas. Ils me font penser à nous à l’époque !
– Ma fille et ton fils ?
– Non, attends !? Ne me dis pas que tu n’as jamais remarqué qu’il y avait des sentiments entre eux ?
– Je croyais juste que c’était du passé…
Avant que Christine n’ait pu répondre, Anna et Valentine débarquèrent à ce moment là pour annoncer que leurs enfants venaient te partir. Les deux adultes se souvinrent du passé et ils se regardèrent, angoissés pour leurs enfants. Angoissés qu’ils finissent comme eux.
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