2. DERNIÈRE HEURE
DERNIÈRE HEURE
Le grondement de la foule en contrebas dans la vallée se fit soudainement entendre. Les sons se firent au fur et à mesure des minutes passant plus clairs, plus forts, plus vindicatifs.
Par les cris des uns, je comprenais qu'il était admiré, et par les insultes des autres qu'ils l'avaient déjà sacrifié.
Il est alors apparu entouré et soutenu par les siens, ceux-là même repoussés par les gardes armés qui ne voulaient pas qu'il soit aidé le long de son ultime parcours. Les glaives en main, brassant de leurs bras l'arme menacante, ils écartaient ainsi tous les soutiens qui auraient pu lui apporter la moindre assistance.
Les pieds nus et salis par la terre meuble collée jusqu'à ses chevilles, il avançait avec peine mais avec le courage qu'on lui a toujours connu. Les pas, qui avaient dû être plus alertes à son départ de la cellule crasseuse dans laquelle il avait passé cette dernière semaine, semblaient maintenant douloureux, insupportables et atroces. Sans compter la couronne qu'il avait toujours voulu porter sur son crâne en digne symbole du rachat de la faute des hommes.
Qui aurait pu subir tout cela sans se plaindre, sinon lui ?
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