C'était mon troisième bébé, fille ou garçon je m'en fichai.

J'avais les deux.

De la voix, il avait ne m'en déplaise.

En pleine nuit, on n'avait pas intérêt à trainer la patte.

Mais au delà de ça, c'était un cadeau du ciel.

Comme un gâteau, on aurait aimé croquer ses joues toutes rouges.

On enviait ses boucles dorées, ses capacités à se mouvoir dès son plus jeune âge.

Son pouvoir de séduction dépassait toutes les compréhensions.

A ses trois ans, une petite fille me remit pour lui une carte d'invitation.

Où il était le seul garçon entre ces demoiselles.

Les années passèrent.

Il était toujours ce rayon de soleil !

Mais en CE2, tout changea doucement.

Plus d'invitation, ni de réponse à nos invitations.

Il n'aimait plus vraiment aller à l'école.

Un jour il prit un verre en plein cours et le renversa sur un camarade.

Cela m'inquiétai.

Sa maîtresse n'avait pas l'air de lui en vouloir.

Ce qui me rassurai, je me dis qu'elle me tiendrait informée.

Si souci, il y avait.

Mais je ne voyais plus son sourire illuminé son visage,

je n'entendais plus son rire aux éclats.

Il se fachait pour tout et n'importe quoi.

Arriva le CM1.

Changement d'instituteur.

Il sortait seul de l'école alors que les autres étaient toujours en groupe.

Je lui proposais d'inviter des copains, mais c'est moi qui insistais.

Souvent le matin il avait mal au ventre, à la tête...

Tous les lundis j'avais le droit à la larme au coin de l'oeil.

Je mettais ça sur le compte de mon travail de nuit.

Je devais lui manquer.

Puis son professeur l'humiliait.

- Votre fils est dyslexique, avait-il répliqué un jour pour expliquer le problème.

Il hurle, il crie, il pleure en classe.

Qu'allais-je faire de lui ?

Je le savais intelligent.

Dans ce milieu, il n'allait pas y arriver.