Chapitre 13 - Shake the disease
Ça y était, Rickie ne pouvait plus fermer les yeux. Il se laissa tomber dans son fauteuil en cuir. Il gémit de douleur. Marc ne l’avait pas fait exprès, juste poussé un peu trop fort sous l’effet de l’alcool. Il n’avait sûrement pas voulu lui faire de mal. Vous êtes vraiment le roi des cons Rickie Frantzmann. Comme s’il était pris au piège, sa colère s’était mue en un sentiment d'abandon, une fois de plus. Il se connaissait par cœur quand il était dans cet état. Un remède pour se calmer, écouter le dernier vinyle 45 tours qu’il s’était acheté, Shake the disease de Depeche Mode, son groupe préféré. Le disque sur la platine, le saphir ajusté, il retourna se vautrer dans son fauteuil. Il ferma les yeux et se laissa porter par la musique.
I'm not going down on my knees,
Begging you to adore me
Can't you see it's misery
And torture for me
When I'm misunderstood
Try as hard as you can, I've tried as hard as I could
To make you see
How important it is for me.
La musique, doucement, eut l’effet escompté. Première face du disque terminée. Le silence se mit à attaquer Rickie comme une bête vivante qui dévorait lentement son bref moment de plaisir. Il se leva tout droit dans sa chambre pour s’allonger sur son lit, les mains derrière la tête. La lumière du réverbère de la rue éclairait faiblement la pièce d'une couleur orange diffuse, propice au calme de cette fin d'après-midi. Fermer les yeux. Prendre le temps de réfléchir. Faire le point dans sa tête d'abruti. Un embryon d’idée dans son esprit. Après tout, c’était peut-être une solution qui tenait la route. Il se leva d’un bond et décrocha le téléphone.
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