Chapitre 25 - De gros nuages noirs, menaçants
De gros nuages noirs, menaçants, descendaient lentement et couvraient à présent le ciel tout entier. Marc ferma les volets, afin d’éviter que le vent les fasse claquer. Il épousseta une dernière fois les coussins du canapé. Tout était en ordre. L’horloge sonna tout juste 20h.
On frappa. Marc ouvrit et fit rentrer Tom. En refermant la porte, Marc remarqua sa grande nervosité. Il voulut lui faire la bise mais son invité enlevait déjà son manteau. Marc le félicita de sa chemise noire qui mettait en valeur sa silhouette élancée. Tom fit un effort, le remercia et s’assit sur le canapé en cuir avant que Marc ne l’y invite. Ce dernier vint s’asseoir à ses côtés. Il lui caressa la jambe d’un geste anodin et lui demanda s’il voulait boire quelque chose. Tom ne savait pas quoi répondre tellement il était tendu.
- Oh mais suis-je bête, j’ai ce qu’il nous faut, sourit-il avant de repartir dans sa cuisine pour revenir quelques minutes plus tard, avec deux verres à pied remplis de vin. Un nectar que son invité apprécierait sûrement.
- Je suis très heureux que tu aies accepté mon invitation. Te revoir ici, après tout ce temps, me remplit de joie. Au fait, j’ai appris pour l’agression de ton ami. C’est affreux. J’espère qu’il va mieux dis-moi.
Tom se crispa encore plus. Une boule de colère monta dans sa gorge. Il n’aurait jamais dû venir ici. Comment allait-il faire pour tenir une heure ? Il but une gorgée de vin et le complimenta pour son choix. Il lui demanda s’il avait de nouvelles photographies à lui montrer. Marc s’empressa de lui présenter, dans un épais classeur, les dernières qu’il avait réalisées. De magnifiques paysages en noir et blanc défilaient devant ses yeux. Le travail de Marc le touchait toujours autant et il ne put s’empêcher de reconnaître la qualité indéniable du résultat. Il le félicita chaleureusement.
Un coup de tonnerre retentit soudain, dont les déflagrations semblaient s’éterniser, faisant frissoner Tom qui ressentit à cet instant la main de Marc puissante, posée sur son épaule. Marc continua imperturbablement à commenter ses photos préférées. Puis, il referma d’une seule main son album photo brutalement. Il en avait terminé avec les préliminaires. Il lui proposa de lui masser les épaules. Il le trouvait si tendu ce soir. Tom se laissa faire et posa ses mains, devenues moites, sur son pantalon. Marc, devenu plus confiant, lui demanda de retirer sa chemise pour que le massage soit plus efficace. Tom dut prendre plusieurs respirations avant de formuler un refus poli.
Nouveau coup de tonnerre, comme un signal pour Tom. Et s’ils allaient prendre un verre au Petit Marcel, pour avoir une vraie discussion ? Marc le regarda droit dans les yeux. Malgré sa peur, Tom soutint son regard. Marc aimait son assurance. Mais il n’était pas dupe. L’arrogance du jeune homme, il allait lui faire payer. Marc ne se fit pas prier et enfila sa veste. Il attrapa un parapluie dans le placard de son vestibule. Quinze minutes plus tard, il coupait le contact de sa voiture qu’il avait stationnée dans une rue parallèle à celle du café.
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