Après la terrible soirée de la veille, une nuit atroce. Rickie se réveilla dans la nuit. Son oreiller trempé de sueur. Malade comme un chien. Ses rêves, trop confus pour s'en souvenir mais à coup sûr horribles. Il se réveilla le matin avec un mal de tête atroce. Il passa toute la journée chez lui, les volets clos, à se morfondre. Malgré tout ce que Marc lui avait fait subir psychologiquement depuis ces derniers mois, il y avait quelque chose chez Marc, un renoncement, une tristesse, qui déclenchait la pitié, qui faisait qu'on avait envie de l'aider. Mais aujourd'hui, c'était pour Rickie un mélange de regrets et de culpabilité. En fin d’après-midi, sa migraine avait pratiquement disparu. Il retrouva une certaine objectivité : il avait pris la meilleure décision.

Le téléphone sonna vers vingt heures. Ce devait être Barbara. Il ne lui avait donné aucune nouvelle depuis la Saint Sylvestre. Allo? Mathieu! C’était le jeune homme que Tom avait croisé la veille. Mathieu avait passé un excellent moment en sa compagnie. Il aimerait bien le revoir. Pourtant, après le départ de Tom, Rickie avait été très embarrassé et lui avait demandé de partir, prétextant des obligations. Le jeune homme ne s’en était pas offusqué et n’avait posé aucune question. Rickie lui répondit qu’il serait content de le revoir lui aussi. Mais il ne pouvait pas se rendre disponible dans l’immédiat. A sa voix, il comprit que Mathieu était déçu. Il le rassura et lui renouvela sa promesse de le rappeler dans les prochains jours. Le combiné du téléphone raccroché, il accusa le coup. Ta vie est un sacré bordel Rickie!

Le lendemain matin, il réalisa que cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas réveillé avec un tel moral. Il était encore fatigué mais de bonne humeur. Mathieu, Mathieu, Mathieu ! Il attendit le milieu de la matinée pour appeler Barbara. Rien de tel pour se changer les idées à ses côtés au Petit Marcel, pour retrouver définitivement le sourire.