Chapitre 38 (1) Février 1988
Tom s’étire tranquillement sur sa serviette de plage. Il enlève le sable de son genoux puis s'assoit tranquillement. La serviette à ses côtés est vide, hormis un maillot de bain bleu. Où est Paul ? Son regard tombe immédiatement sur lui au bord de l’eau. Tom le trouve magnifique, nu, avec la marque de bronzage de son maillot, faisant ressortir la blancheur de ses fesses rebondies. Il ne peut s’empêcher de bander. Il regarde de chaque côté de lui. Mais étrangement la plage est déserte. Tant mieux se dit-il. Il enlève son slip de bain rouge. Paul lui crie de venir le rejoindre. L’eau est super bonne. Il se lève d’un bond, toujours en érection. Il court jusqu’au bord de l’eau et saute sans retenue sur Paul, qui tant bien que mal arrive à rester debout en agrippant ses jambes de chaque côté de ses hanches. Ils se mettent à crier en plongeant dans l’eau qui les éclabousse. L’eau est froide mais tellement rafraîchissante. Ils plongent tous les deux la tête la première, font deux trois mouvements de brasse sous l’eau avant de ressortir, pleinement vivants. Paul vient enlacer son compagnon de jeu, place à son tour ses jambes autour de sa taille et l’embrasse furieusement.
Réveil en sursaut.
- Tom, debout ! Il est déjà 10h. On n’a pas entendu la sonnerie.
Tom émit un rugissement sourd et rabattit la couette sur lui pour cacher son érection.
- Noooon Paul, tu viens de briser mon rêve. On était tous les deux au bord de la mer. C’était l’été et…
Paul le secoua. Ils avaient encore raté les deux premières heures de cours de la journée. Tom le prit par surprise et lui sauta dessus pour le couvrir de baisers. Paul essaya vainement de se libérer de son emprise mais quand il sentit Tom se glisser sous la couette, il se laissa aller au plaisir.
Cela faisait deux semaines qu’ils passaient le plus clair de leurs matinées au lit, à n’en sortir que vers midi. Après avoir fait jouir Paul, Tom se leva et regarda le corps nu de son amant.
- Etrange, je ne vois sur vous aucune trace de marque de bronzage. C’est pas grave, vous êtes si beau jeune homme. Ne partez pas, je file sous la douche.
Paul se souleva sur un coude, amusé de ces paroles incompréhensibles. Il réalisa que le garçon qui passait, nu devant lui, avait définitivement bouleversé sa vie. Il sourit pour lui-même. Il finit par se lever aussi pour faire du café.
- Tom ?
Il entendit l’eau coulait et un “oui” chantant.
- Il va falloir vraiment qu’on se réveille le matin, parce que sinon, ça va pas le faire longtemps pour les cours.
Tom fredonnait sous la douche.
- Non mais sérieux, Tom, réponds moi.
Il l’entendit sortir de la douche et le vit apparaître, une serviette à la taille, encore ruisselant.
- On devient tellement paresseux quand on est amoureux. Promis, c’est la dernière fois que je te suce le matin. Les cours avant tout si c’est ce que tu préfères…, annonça-t-il d’un ton moqueur, avant de refermer la porte.
Paul rougit mais voulut se rattraper.
- L’un n’empêche pas l’autre, non ?
Ils prirent leur petit déjeuner rapidement. Paul sauta en vitesse sous la douche. Il s’habilla avec les vêtements qu’il trouva au sol, sentit un t-shirt que Tom lui avait prêté en faisant la moue. Il va vraiment falloir que je passe à mon appartement chercher des affaires propres.
Ils arrivèrent juste à l’heure pour le dernier cours de la matinée. Après quelques minutes passés à se regarder en riant sous cape, ils redevinrent sérieux durant les deux heure suivantes. A la fin du cours, Tom discuta rapidement avec un étudiant. Paul le vit revenir avec une chemise cartonnée. Il s’était procuré les derniers cours qu’ils avaient manqués. Ils filèrent à la bibliothèque universitaire pour les photocopier. Ils allèrent ensuite emprunter quelques livres qui leur permettraient de réaliser un exposé qu’un de leurs professeurs avait donné pour le mois suivant.
- J’ai la dalle, on prend un sandwich vite fait et on revient bosser ? demanda Paul. Tom acquiesça.
18h. Déjà. Les portes battantes de la bibliothèque se refermèrent derrière eux.
- Ca fait du bien de s’aérer, j’ai cru qu’on n'allait jamais s’en sortir avec cet exposé, s’écria Tom.
Paul fouillait dans son sac.
- Je crois bien que j’ai oublié ma trousse à la bibliothèque, attends je reviens.
Il se dépêcha de faire demi-tour. Lorsqu’il revint deux minutes plus tard, il vit Tom qui discutait avec Tristan. Que faisait-il là? Il s’arrêta gêné.
- La forme ? J’espérais bien te trouver ici, dit-il avec un sourire radieux.
- Allez, moi je file! Appelle-moi quand tu veux Paul” dit Tom, avec un clin d'œil, avant de s’éloigner.
Paul le salua, décontenancé de le voir partir aussi soudainement.
- Fais pas cette tête. Ne t’inquiète pas, c’est lui qui m’a proposé de passer la soirée avec toi. Il paraît que t’as plein de choses à me raconter.
Paul rougit mais à la vue des grands yeux bruns rayonnants de Tristan, ses dernières appréhensions s’évanouirent.
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