Chapitre 11

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Jour 1

Sydney semblait comme morte. Elle était ailleurs, semblant réfléchir très profondément. Laney ne savait pas comment réagir, comment l'aider. Habituellement, elle était toujours la première au poste quand il s'agissait de réconforter sa meilleure amie et elle était très douée dans cet art. Mais là, c'était elle la cause indirecte du malêtre de la Fox alors elle se sentait complètement désarmée. Elle n'arrivait pas à parler, ni à formuler quelque chose de concret dans son esprit, elle se contentait donc juste de rester assise à côté de son amie, la tenant par la main, attendant que cette dernière ne bouge ou ne parle. La Moreno se sentait affreusement coupable, elle était si triste et désemparée pour Sydney . Et elle avait tellement honte d'elle-même, surtout quand ses yeux tombaient sur le corps immobile de sa pauvre amie.

Jour 3

Sydney n'était plus vraiment triste, car un sentiment bien plus fort avait pris place dans son cœur. Elle était désormais furieuse et dans sa tête à cet instant, sa concentration était toute tournée sur le moyen dont elle allait user pour lui faire payer, pour leur faire payer. Car malgré tous ses efforts, elle ne pouvait qu'en vouloir à sa traitresse de meilleure amie. C'était de sa faute. Elle était persuadée qu'en réalité Laney avait toujours désiré son homme . Elle avait réussi, il était libre désormais. Mais la blonde comptait bien faire absolument tout en son pouvoir pour leur pourrir l'existence et surtout pour que jamais ils ne se retrouvent ensemble. Sydney était maligne, intelligente et savait mentir, manipuler. Dans sa tête, son plan se créa d'une facilité déconcertante. Elle n'aurait aucun mal à jouer avec Laney et cette dernière paierait pour l'avoir trahie et évincée. Et elle paierait cher.

Jour 5

Démarrer les hostilités.

  • Tu sais ce qui me rassure ? s'exclama soudainement la blonde.

  • Non quoi donc ? répondit Laney intéressée.

Attaquer là où ça fait mal.

  • Qu'on ne le reverra plus jamais. Tu dois être contente toi aussi non ? Tu n'auras plus à le supporter.

  • C'est vrai... répondit-t-elle mal alaise. Mais n'oublies pas que nous avons des amis en commun. On risque de le croiser tu sais.

Refuser catégoriquement, mettre en avant la vitalité de le mettre hors de leur vie.

  • Non. Hors de question.

  • Mais...

La pousser dans ses retranchements, la provoquer.

  • Laney ! Qu'est-ce que t'as ? Tu veux le revoir ou quoi ?

  • Non, bien sûr que non ! Pourquoi tu en viens à cette conclusion ?!

La faire culpabiliser.

  • À ton avis ? Tu penses peut-être que je ne me doute pas de ton rôle dans tout ça ? Alors que tu t'es enfuie pendant une semaine sans nouvelles après avoir eu une dispute avec lui, alors qu'il m'a quitté juste après t'avoir revue ?

  • Je...

L'achever.

  • Alors s'il te plait Laney , si tu tiens un tant soit peu encore à notre amitié, oublie le et ne cherche plus à t'en approcher. Je veux qu'il quitte ma vie. Et la tienne par la même occasion.

Jour 10

Laney était perdu. Complétement ailleurs et ne semblait trouver aucun chemin qui tienne la route à suivre. Dire qu'elle était tiraillée serait un euphémisme. Dire qu'elle n'était pas paumée serait un mensonge. Elle tourna son visage vers son réveil : 4 h 38. Trouverait-elle un jour le sommeil ? Surement pas. Elle était complétement assiégé par des visages, deux visages en particulier. Il y avait bien sûr celui de sa meilleure amie, sa soeur de coeur : bouleversant, accablé et démoralisé tout d'abord, puis colérique, agressif et menaçant par la suite. Comme une femme en deuil, Sydney passait par plusieurs étapes pour accepter et surtout surmonter sa rupture. Elle avait d'abord été choquée, puis longtemps démoralisée et avait dès lors crié et pleuré toute sa douleur dont Laney avait été un témoin privilégié. Mais rapidement, se furent la haine et l'amertume qui prirent le dessus sur la blonde... Peu à peu, la Moreno sentait sa meilleure amie changer, montrer un visage différent. Parfois, elle avait l'impression que Sydney voulait la tuer du regard...Comme si elle la détestait. Mais Sydney continuait de lui sourire, de lui parler gaiement et d'être...une amie. Alors Laney ne savait plus, elle ne reconnaissait plus sa meilleure amie. Et elle ne savait pas quoi faire car la culpabilité astreignait toutes ses idées, toutes ses pensées. Sydney était partout. Et Sydney n'était que la moitié du problème.

Jour 20

Le second visage qui n'avait de cesse d'harceler l'esprit torturé de la brunette, était bien évidemment celui d'un jeune et impétueux prétentieux. Plus que jamais, Laney ne cessait de penser à lui, à son visage, à ses mains, à ses lèvres, à ses yeux. Il lui semblait être partout, elle le voyait partout. Il l'obsédait. Complétement. Irrévocablement. Elle n'arrivait plus à faire semblant, elle avait beau essayer il finissait toujours par revenir la hanter, lui et son regard brulant, ses phrases mesquines et sa voix terrassante. Mais ce n'était que la surface du problème. Le vrai problème, c'était elle...elle par rapport à lui. Eux deux. Qu'étaient-ils désormais ? Ils ne pouvaient plus se cacher, ils n'avaient plus le loisir d'avoir une excuse pour justifier leur intérêt réciproque, qu'il soit vindicatif ou non. Car non, ce n'était pas juste une histoire de haine, ce n'est jamais qu'une histoire de haine. Laney le savait, l'avouait désormais. Elle n'avait jamais autant désiré un homme. Elle n'avait jamais autant détesté un homme. Elle n'avait jamais autant été obsédée par un homme. Quel emmerdeur ! Elle mourrait tellement d'envie de le voir...

Jour 31

Un mois. Ça faisait un mois qu'elle ne l'avait pas vu. Un mois qu'elle ne dormait plus. Un mois qu'elle ne riait plus. Un mois qu'elle ne mangeait plus. Un mois. Un mois qui la voyait se dépérir à vue d'oeil. Non seulement la Moreno se mettait elle-même dans un état de stress, de culpabilité et d'angoisse mentale énorme, mais la présence de plus en plus virulente de sa «meilleure amie », n'arrangea rien. En effet, la blonde, lui lançaient de plus en plus de piques, de critiques ironiques, de sarcasmes qui ressemblaient de moins en moins à des plaisanteries. Et Laney , d'un naturel pourtant impulsif et colérique, ne trouvait pas le courage de répondre tant la culpabilité l'emprisonnait. Elle se laissait faire, alors même qu'il n'y avait plus de doute quant aux désirs de la blonde : ce n'était définitivement pas de l'humour, Sydney voulait la blesser et Sydney réussissait parfaitement. Et Laney tournait en rond... Assaillie de désirs plus violents les uns que les autres, toujours le concernant. Mais Sydney avait déjà pris les devants sur le sujet... La Moreno n'avait pas intérêt à chercher à le voir. Comment elle aurait pu lui refuser ça après sa trahison ? Comment ?! Eh bien, Il suffit d'une étincelle.

Jour 36

  • Tu vas où ? demanda Laney à sa colocataire en la regardant enfiler son manteau.

  • Qu-est-ce que ça peut te faire ? répondit froidement la blonde avant de rire faussement.

  • Je veux savoir, insista néanmoins la brunette passablement énervée.

Sydney se retourna pour affronter le regard de celle-ci . Elle semblait déterminée... Ça faisait bien longtemps que cette dernière n'avait pas moufeté en sa présence. Elle qui autrefois dirigeait tout sur tout, pour une fois, c'était Sydney qui avait les commandes et qui faisait ce qu'elle voulait de cette fille. Et voilà que le tempérament de Laney refaisait surface. Sydney claqua sa langue avant de s'approcher de sa colocataire.

  • Je vais rejoindre les autres, dit-elle dédaigneusement.

  • Les autres ?

  • Ben oui, souria la blonde, les autres : la bande quoi.

  • Il y a une soirée ? demanda Laney surprise car pas au courant.

  • Bien sûr... soupira Sydney avant de partit vers la porte d'entrée.

  • Pourquoi je ne suis pas invitée ? s'exclama néanmoins celle-ci sous le choc en se levant pour la suivre.

  • Mais tu l'es Laney , répliqua catégoriquement Sydney en la regardant froidement. J'ai juste pris soin de refuser pour toi.

  • Pardon ?!

  • Il y aura Shane ce soir, comme aux soirées d'avant d'ailleurs, alors tu comprends...tu ne peux pas y aller.

Laney était ébahie...ahurie. Elle n'avait plus réellement vu tous ses amis en même temps depuis plus d'un mois et ce à cause de Sydney qui répondait à sa place ?! Tout ça pour quoi... Parce que Shane était présent lui aussi ? Laney n'en revenait pas que la blonde lui est fait ça. Il n'y avait plus aucun doute, elle se vengeait, et de la manière la plus mesquine dont elle était capable. Elle la traitait comme un chien et la Moreno se laissait bêtement faire pour se faire pardonner. Bon sang, elle se sentait vraiment coupable et vraiment désolée ! Comment Sydney pouvait agir comme ça... Ca n'était plus possible. Laney ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Ce qu'elle allait dire maintenant marquerait probablement la fin de sa si vieille amitié avec Sydney . Quoi que...ça faisait un moment qu'elle n'était déjà plus.

  • Attends... soupira froidement la brunette . Je croyais que tu ne voulais plus le voir toi non plus ?

  • Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes. Je n'ai rien à me reprocher moi. J'ai le droit de le voir si j'ai envie et j'en ai envie. Je suis sûr qu'il m'aime encore, je veux le récupérer tu comprends ?

  • Non mais je rêve...

  • Hm ?

  • J'en ai plus qu'assez Sydney ! s'exclama-t-elle en colère , se libérant enfin.

  • Tiens dont... ria Sydney . Et je peux savoir ce que ça peut me faire ? C'est de ta faute si tu es dans cette situation, rappelle-toi.

  • Ferme-la ! cria Laney , surprenant la blonde. J'ai toujours été là pour toi, toute ma vie. Toujours là pour tes déprimes de gamines, pour les emmerdes dans lesquelles tu te fourrais, pour régler tes embrouilles, pour régler tes soucis d'argent, tes problèmes de mec ! Toujours là pour envoyer chier à ta place un de tes nombreux plans culs. J'ai toujours été là, peu importe l'heure, alors même que j'étais occupée, toujours là pour venir te consoler ou te porter secours ! MOI, j'ai toujours été là. Alors que toi, toi, la garce que tu es, qu'as-tu fait pour moi ? Peux-tu oser dire que tu as tenu ton rôle de meilleure amie aussi bien que moi ? Alors que tu as voulu coucher avec Justin ! Car tu crois que je ne le savais pas ? Mais je suis au courant Sydney , au courant de toutes les petites crasses que tu as pu me faire. Mais je t'ai toujours pardonné moi, car malgré tout, je pensais que notre amitié était la plus importante. Et qu'est-ce que je vois ? Le jour où je fais UN faux pas, un seul faux pas que je regrette sincèrement et pour lequel je me rabaisse et m'excuse comme un chien, qu'est-ce que je gagne ? Toutes tes saloperies de vacheries dont tu m'accables incessamment ! Ça t'a plus de me voir me taire ? De ne pas te remballer ni t'envoyer chier parce que je me sentais mal pour toi, parce que je pensais que tu souffrais ? Putain mais qu'est-ce que j'ai été conne ! En réalité, tu ne souffres même pas... Tu veux récupérer ton mec et tu veux me piétiner au passage. Mais tu sais ma très chère Sydney , bien que je sache que tu te plaies à le croire, je ne suis pas la seule responsable de cette trahison. Et si tu veux tout savoir, le soir où il t'a jeté, c'est LUI qui est venu m'embrasser. Alors fais-toi tous les films que tu veux, rends-moi coupable de tous tes maux, j'en ai plus rien à faire. Tu ne mérites pas mes excuses, tu n'en as jamais été digne, tout comme de notre amitié d'ailleurs, qui au cas où tu ne l'aurais pas compris serais cette fois bel et bien terminée. Je fais mes valises demain et je me casse le plus rapidement de cet appart et de ta vie par la même occasion. En ce qui me concerne désormais, tu peux crever la bouche ouverte Sydney , j'irais cracher dedans.

Sydney était statufiée, les yeux écarquillés, la bouche béante, tétanisée, apeurée et complétement rabaissé. Laney ne s'en inquiéta pas et se retourna non sans lui lancer un dernier regard plein de pitié humiliante avant de sortir son portable et d'envoyer le message qu'elle désirait transmettre depuis bien longtemps.

" Tu es où ? Je veux te voir. "

*******

Jour 7

« Il faut qu'on se voit. »

Il tournait en rond. Une semaine. Une semaine qu'il avait quitté Sydney . Une semaine qu'il avait vécue le plus intense des baisers. Une semaine qu'il ne l'avait pas vue. Il avait essayé de l'appeler, elle n'avait jamais décroché. Il était allé à toutes les soirées organisées par leurs amis, elle n'y était jamais allée. Il l'avait harcelé de mails, elle n'avait jamais répondu. Elle l'ignorait. Elle l'ignorait complètement et il ne pouvait qu'insister, autant que sa rage lui permettait. Pourquoi faisait-elle ça ? Elle pouvait au moins prendre la peine de décrocher, de dire MERDE ou n'importe quoi. Mais non. Elle l'ignorait et lui, il devenait dément car une seule idée l'obsédait : la voir. Il avait envie de la frapper. Cette garce lui avait même volé sa fierté !

Jour 20

« Réponds-moi ! »

Un matin, plus énervé encore qu'à l'habituel, il avait failli débarquer chez elle, donc chez Sydney . Il n'en pouvait plus. Il avait besoin de la voir, de l'affronter, de lui dire sa façon de penser, de l'étrangler et surement de l'embrasser aussi. Mais pourquoi elle l'obsédait autant ? Le Ryan pensait que c'était surement cette attirance bestiale qui les liait. C'était peut-être purement sexuel. Ça ne devait être que sexuel. Il était incapable à ce moment là, de se dire autre chose. Et il aurait fait tout et n'importe quoi, pour la posséder, ne serait-ce que le temps d'une nuit.


Jour 32

« Tu comptes me fuir comme ça pour toujours ? »

Jour 33

« Ton indifférence me rend dingue putain. Réponds ! Parle-moi ! »

Jour 34

« Je ne vais pas tarder à venir toquer à ta porte. »

Jour 36

Et enfin.

« Tu es où ? Je veux te voir. »

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