morceau choisi
Altaï choisit ce moment pour faire son entrée dans ma cabine sans s’être annoncé.
— Suit Calypso à présent, achevai-je rapidement.
Ephédra comprit le message et vida les lieux aussitôt, arborant un air contrarié.
— Il me semblait que sermonner les autres faisaient partie de mes attributions honorifiques, dégoisa Altaï.
— M’en voudrais-tu de t’épargner une corvée dans le seul but de me faire pardonner, minaudai-je.
— Quelle délicate attention de ta part, commenta-t-il.
L’instant d’après, il se trouvait penché au-dessus de moi, nos visages à quelques centimètres l’un de l’autre.
— Je n’y crois pas une seule seconde, susurra-t-il.
Son regard azur moucheté d’émeraude me happa.
— Qu’attends-tu de moi à cet instant ?
— Si je dois jouer la doublure en pleine lumière, j’aimerai au moins connaitre le scénario que tu écris.
— En ce cas tu me reproches d’être mauvaise auteur de te laisser la liberté d’improviser.
— J’ignore si tu es le marionnettiste ou seulement un pantin placé au-dessus de moi.
— Certains te diraient que je suis habile de mes mains, mais aucun avec fils et poupées, soufflai-je soutenant son regard.
— Pourquoi m’écartes-tu ? N’as-tu pas confiance en mes compétences ?
— Non, j’essaie simplement de protéger tout le monde.
— Je ne souhaite pas être protégé ! s’emporta-t-il.
Ses prunelles bleu-vert me plongeaient dans un état quasi hypnotique, elles demeuraient pour moi aussi intenses qu’indéchiffrables. J’aurais aimé connaitre ses pensées à cet instant, afin de savoir à quel point il avait mûri depuis qu’il était à ma place.
— Certaines habitudes ont la vie dure, lui murmurai-je.
— Comme je l’ai dit, susurra-t-il saisissant mon menton délicatement, c’est mon rôle désormais de m’inquiéter. C’est bien ce que tu souhaitais ?
Mon regard se détourna sur sa mâchoire solide, je suivis la courbe de celle-ci jusqu’à sa bouche, à peine étirée en un léger sourire. Je me relevais le forçant à reculer d’un pas.
— Ce n’est pas une émotion que je peux contrôler Qu’attends-tu de moi dans l’immédiat ? lui demandai-je avant d’avaler d’une traite le reste de mon verre.
Le doux liquide ambré me monta immédiatement à la tête, me rappelant un peu tard que mon estomac restait vide. La situation semblait m’échapper et ma réaction face à ça était incohérente. Je déposais le récipient pour me resservir. Il attrapa ma main, m’obligeant à le fixer à nouveau.[sg1]
— Je veux simplement que tu me témoignes un peu de respect pour le travail que j’ai fait en ton absence. J’estime mériter ta confiance. Suffisamment pour me raconter ce que tu as bien pu demander à Ephédra.
— Tu devrais savoir que parfois nécessité fait loi.
— Ҫa ne me détrompe pas pour autant, rumina-t-il.
— On dirait un enfant faisant un caprice, lui reprochai-je, me détournant de ses iris pour la vue de ma fenêtre.
Il me saisit par la taille pour me plaquer dos à l’écran.
— Me fais-tu payer mon attitude puérile d’antan ? À quel point suis-je censé m’excuser ou me rabaisser pour te satisfaire. Est-ce trop que de pouvoir connaitre tes objectifs, ou ne serait-ce que des bribes de tes plans, s’énerva-t-il.
En dépit de son étreinte puissante c’était de la peine et de la détresse que je percevais. L’espace d’une seconde, l’image de Drake se superposa à la sienne. J’eus l’impression de le revoir tandis qu’il se flagellait pour les actions d’Itias.
Une bouffée de culpabilité et d’affection m’envahit à son égard. Comment avais-je pu ne pas me rendre compte de la profondeur de son mal-être vis-à-vis de la situation ? Je ne soupçonnais pas qu’il possédait de tels sentiments. Je le giflais sans même comprendre pourquoi je réagissais de la sorte.
— Comment oses-tu me prêter de pareilles pensées ! m’insurgeai-je.
Un éclat traversa son regard, sa bouche fondit avidement sur la mienne, me prenant de court. Ses lèvres possédaient un goût de fruits épicés dont je me délectais. J’étais bien incapable de définir ce que je ressentais, une incroyable pulsion sans nul doute amplifiée par les vapeurs de l’alcool. Je l’attirais à moi, il saisit mes hanches me soulevant du sol, j’enroulais mes cuisses autour de ses reins.
Il délaissa mes lèvres pour descendre de ma jugulaire à la naissance de ma poitrine, électrisant tout mon corps. Je sentais mon cœur cogner violemment, ma respiration devenait haletante. Il agrippa le devant de mon chemisier et l’ouvrit sans ménagement, faisant sauter plusieurs boutons. Je m’apprêtais à protester lorsque sa langue caressa mon mamelon gauche, me laissant extatique.
J’aperçus à ce moment les légères volutes violettes émaner de son corps. Toute inhibition perdu, il laissait ses pouvoirs s’échapper de son être. Je nous téléportais contre la paroi opposée et enclenchais le verrouillage de la pièce. Il termina d’arracher mon haut avant que ses facultés ne nous projettent au sol. Je laissais ma propre aura irradier, équilibrant les forces.
Il me suffit de laisser glisser ma main droite de son épaule à sa cuisse pour le déshabiller. Immédiatement ses vêtements passèrent dans ma main gauche, je fis de même avec mon pantalon avant que je ne jette le tout. Je promenais mes mains le long de son dos parfaitement musclé. Sentir chacun d’eux se contracter sous ses mouvements me provoquait des frissons de plaisir. Ses doigts enflammaient chaque centimètre carré qu’ils effleuraient.
Un nouveau saut nous propulsa avec force contre une des bibliothèques qui vida à terre une partie de son contenu. Je mordis tendrement un de ses lobes d’oreille, avant de descendre sur son cou. Il se crispa tandis que je promenais sensuellement ma langue le long de son torse jusqu’à son nombril. Encore un bond. Cette fois nous trouvâmes le lit. Il glissa une main fermement sous ma cuisse et s’introduisit en moi sans plus de préliminaires, m’arrachant un gémissement de plaisir.
— J’espérais bien t’extirper un tel son, jubila-t-il avant de déposer un baiser sur mon sein droit.
J’inversais les rôles et donnais un coup de bassin qui lui rendit la pareille.
— Alors que moi j’ai l’habitude de t’entendre crier.
Il s’empara de ma bouche, saisit mes hanches pour m’imposer son rythme. Nos deux auras se mélangeaient, exacerbant nos sensations, amplifiant notre plaisir. Cela rendait notre étreinte animale.
Je ne pensais qu’au plaisir qu’il me procurait, me lovant contre son corps brûlant en un tempo parfait. Plus rien n’encombrait mon esprit. Ma seule réalité résidait dans ses lèvres sur ma peau, ses mains me caressant avec habileté et les cris d’extase que déclenchaient chacun de ses coups de rein.[sg2]
[sg1]A partir de là je décline toute responsabilité pour la fin du chapitre. Je ne sais pas pourquoi
[sg2]J’en suis là et je ne sais toujours pas pourquoi j’ai écrit ça là, mais j’ai pas envie de le sortir.
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