Arrogant (de velours) dans un sourire (factice)
De L'Archipel du Chien, de Philippe Claudel, les influences se succèdent, tel ce Revizor de Gogol jamais nommé, et pourtant... Gogol n'est pas russe, il est ukrainien, cher monsieur Claudel, si c'est à lui auquel vous pensiez ; et à ces Âmes mortes aussi ? L'île, dans ce livre, constitue un carrefour. (Voir toutes les îles : La Réunion et celle d'Huxley avec son Island sur laquelle un journaliste sceptique aborde...)
Encore en balade notre Macronronron : festival des carrefours ! Si l'on peut imaginer Sysiphe heureux, peut-on voir Œdipe bégayant, itératif déplacement pour convaincre. Hermès et Hécate, divinités protectrices des carrefours, médiateurs entre les univers (Ciel, Terre et Enfers), c'est à un carrefour qu'Œdipe a rencontré son destin.
On m'a rapporté que dans le Lot-et-Garonne, des Gilets Jaunes avaient érigé un mannequin à l'effigie de Brigitte. (Tiens, au fait, que devient-elle, Madame ?) Macronronron est mort, Vive Brigitte !
Chaque être humain est le lieu de batailles terribles, tel un carrefour intérieur, intime, profond. Le latin trivium (qui signifie carrefour) a donné trivial : est-ce une adresse à la déesse de l'Amour des passages ? Est-ce le temps de rendre des cultes aux protecteurs des carrefours, des offrandes aux autels ainsi édifiés ?
Il n'y a pas d'arrogance possible — seulement feinte — face à l'inconnu symbolisé par l'arrivée devant un carrefour dont le premier aspect demeure l'inquiétude. Un sous-rire jaune pour écarter la peur à la croisée des chemins.
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