L'avenir c'est : pas créer
J'arrête de créer. J'arrête d'écrire. J'arrête de chanter. J'arrête de danser. J'arrête de jouer du piano. J'arrête d'imaginer. J'arrête de penser. J'arrête de discuter. J'arrête de marcher. J'arrête tout court. J'arrête de rêver. J'arrête de manger. J'arrête de dormir. Reste qu'à respirer, reste qu'à être là, reste qu'à pas se répéter, reste qu'à rire à l'intérieur de soi, reste qu'à pas créer, reste qu'à embrasser les arbres, reste qu'à éviter les contrôles. Vous avez remarqué comme tout se met en place pour que nous soyons de plus en plus contrôlés ? Et dire que j'avais perçu cette bêtise il y a quelques dizaines d'années déjà...
J'arrête d'avoir raison (c'est trop terrible). A l'avenir, j'arrête l'avenir. J'arrête l'avenir. J'arrête l'avenir dans le présent. C'est le projet politique du libéralisme : clouer l'être dans le présent. Plus de passé, pas de futur, un présent joyeux, vous y croyez ? Un présent morbide, oui. Un présent sans références, un présent pauvre comme un parent désargenté. Un présent de consommation pour alimenter un présent de conservation en mode préservatif. J'arrête l'argent. J'arrêtre d'être pauvre. J'arrête d'être riche. J'arrête les mots. J'arrête. Drôle de verbe.
J'arrête d'apprendre. Je demeure, je reste, je cesse, je coupe, je bloque toutes influences extérieures. Je ris au ciel, je ris au sol, je ris à l'est, je ris à l'ouest, je ris dessous, je ris au-delà, je ris de rire.
Annotations