Pleurer
J'ai pleuré de tristesse, j'ai pleuré d'amour, j'ai pleuré devant la beauté, j'ai pleuré de l'incompréhension, j'ai pleuré d'impuissance, de désespoir, j'ai pleuré après avoir eu très peur...
c'est la première fois de ma vie
que je pleure
de
rage
en vérité non
c'est la deuxième
la première fois c'était suite au transport vers un hôpital de brousse où je venais de déposer une jeune fille qui vomissait son sang, j'avais ensuite été convié à passer à la morgue où une jeune maman pleurait la mort de son bébé allongé dans ses langes.
Quels sont les mots, les gestes, les intuitions justes à ce moment-là ? ça ne s'apprend pas à l'école des républiques européennes, blanches, stérilisées...
ah ah ah, stérilisées, dis-je... Ma rage est immense devant ces morts inutiles pour cause d'incompétences politiques majeures ; l'humain grégaire est stupide. Je suis désolé d'aboutir à la pensée définitive que les politiciens sans couilles sont des criminels, que le système a bon dos, et que la fabrication des Eichman en série est le plus sûr témoignage du mépris de l'intelligence et du merveilleux possible en l'esprit bipède.
J'ai la rage face à mon immortalité qui s'inscrit comme la certitude d'une transcendance enragée... Et je pleure en mon intérieur insondable l'immense bêtise sans distinction.
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