ABBY & MAX
— Tiens ? Salut.
Abby sursauta, faisant tomber son trousseau de clés sur son paillasson. Par-fait, comme si elle parvenait à fléchir les jambes aussi facilement et gracieusement qu’il y avait… 6 mois en arrière ! Grrr. Plusieurs options s’offraient à elle : se débrouiller pour ramasser ses clés en dévoilant les techniques d’acrobates qu’elle avait mise au point depuis qu’elle vivait seule ; demander à Max de l’aider parce que finalement, c’était de sa faute si ces fichues clés gisaient par terre ; ou simplement rentrer chez elle et claquer la porte, parce qu’elle devait être aussi rouge que le t-shirt qui mettait sa musculature parfaitement en valeur.
— Attends, je vais t’aider.
Su-per. L’option numéro deux, celle qu’elle aurait banni et rayé de la liste en premier !
Tel un preux chevalier, Max se rapprocha d’elle, plia les genoux, saisit ces maudites clés et les lui tendit, yeux dans les yeux, avant de se relever. Le tout en deux secondes quatre. Waouw, quelle performance ! Est-ce qu’elle était en train de vivre une de ces histoires pourries à l’eau de rose ? Parce que bordel, là ça faisait un peu trop ! Enfin, c’était peut-être la seule explication plausible à tout ce qui lui arrivait depuis même pas 24 heures…
— Hm, merci… Mais j’aurais pu les récupérer moi-même, tu sais ?
Pas. Besoin. De. Mecs.
Pas. Besoin. De. Max.
Et surtout : Pas. De. Contact. Visuel. Elle l’avait assez dévoré du regard pendant son rêve (ou l’inverse, elle ne savait plus trop, mais elle ne voulait même pas le savoir).
— Ouais, j’en doute pas. T’as l’air aussi souple qu’un marshmallow.
L’avantage avec un marshmallow, c’était qu’on pouvait l’étirer de plusieurs centimètres et que pour le coup, il devenait justement flexible. Mais il n’avait pas tout à fait tort : elle ressemblait étrangement à un marshmallow avec sa petite taille, son gros bidou et ses cheveux roses. #tropsexylafille
— Ha, ha, ha. Rigole ! Et puis, ça reste les meilleures sucreries au monde !
— Ça, c’est encore à vérifier... M’enfin, j’en ai à la maison si jamais il te prendrait la soudaine envie d’en manger.
Toujours le bon côté de la pornographie : des fruits, des bonbons et du chocolat fondu à outrance. Et des fesses, aussi… Surtout des fesses.
— Tu sais quoi ? Je vais aller en acheter après le boulot, ça m’évitera d’aller sonner chez un voisin qui prétend qu’on dit du Nutella.
— Quoi ? T’es toujours là-dessus ?
— Tu m’as forcée à le dire ! Alors oui.
Forcé était un bien grand mot, mais elle adorait exagérer les faits, alors…
Max leva les mains en l’air, feignant avoir fait quelque chose de grave, et afficha son plus beau sourire avec un clin d’œil.
— OK, je m’excuse. T’es contente ?
— Non, c’est pas ça que je veux entendre.
— Tu rigoles j’espère ?
— Tu viendrais pas aussi de me traiter de marshmallow par hasard ?
Plus du tout gênée, Abby avança le haut de son corps, mettant en avant son joli minois. Elle fronça les sourcils, faussement fâchée. Ahem… Max en était presque déconcerté. Alors, bon prince, il abdiqua, roulant les yeux au ciel. Que ce cher Monsieur-Tout-Puissant lui pardonne pour ses paroles…
— OK, OK t’as gagné miss... De la Nutella.
Il aurait voulu vomir d’avoir dit des atrocités pareilles, mais il lui devait bien ça, finalement. Et puis, son petit sourire victorieux en valait clairement la peine, il laissait même apparaître une fossette du côté gauche.
— Bah tu vois, c’était pas si difficile. Bon je te laisse, faut que je file au boulot !
Pas si difficile ? Il aurait pu éclater de rire tant c’était dérisoire. Ah, qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour sa jolie voisine… Mais ça, il se le garda pour lui, en l’observant descendre les escaliers.
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