CHAPITRE 4 : JESSICA
"Le plus grand miracle de l’amour est de rendre l’impossible possible.
En amour il n’est rien d’impossible, sois patient, parfois indifférent, et l’impossible devient possible."
Maxalexis - Nuestra Historia de Amor
Mon cœur a cessé de battre, elle vient de me dire qu'elle ne va plus insister, je refuse cela. Je veux l'avoir auprès de moi, encore et encore. Cette femme est à moi. J'ai l'impression qu'elle vient de me priver de ma ration d'oxygène. Je n'arrive plus à parler. Elle me regarde, sourit et ajoute :
— C'est ce que tu voulais, alors voilà, j'ai décidé de te parler, et je voudrais le faire ce soir. Je t'aime trop pour que tu l'apprennes par une autre personne, je veux pouvoir te le dire de vive voix.
Nous terminons nos slows et je sens qu'elle s'éloigne, petit à petit, mais elle s'éloigne. Mais quel con je peux être. A la fin du dernier slow, elle me prend la main et elle me conduit dans une salle attenante à l'amphithéâtre.
— Julian, j'ai quelque chose à te dire, je veux que tu m'écoutes, sans m'interrompre, me dit-elle en déposant ses doigts sur mes lèvres, s'il te plaît, si tu parles, je n'y arriverai pas. Tu m'as toujours dit que je t'avais souri le jour de ma naissance. Tu as été le premier à me prendre dans tes bras, et je n'ai jamais été aussi bien que dans tes bras. Pour toutes les occasions possibles, je me calais auprès de toi. Ce soir encore, je m'y suis mise et c'est une sensation que j'adore, mais je veux plus, beaucoup plus. Cela fait des années que je te le dis, et à part ce que j'ai reçu pour mes dix-huit ans, c'est tout ce que j'ai eu de ta part. J'ai essayé. J'ai fait tout ce que j'ai pu, mais tu ne veux pas de moi. Comme tu l'as dit, j'ai bientôt vingt-quatre ans, il est temps que je prenne ma vie en main. Tu as toujours été là, j'ai toujours passé du temps avec toi, sur tes genoux et j'ai détesté grandir, car chaque jour qui passait m'éloignait de toi. Tu as toujours été présent et je sais que dans vingt ans tu seras encore là. Je sais que je peux compter sur toi, jour et nuit et si je devais avoir besoin de quoi que ce soit, tu seras là, mais jamais tu ne voudras me donner ce que je veux. Tu sais, j'ai essayé de t'oublier, mais comment on oublie un des plus beaux hommes de la planète ? Comment on fait pour oublier une personne que l'on voit tous les jours, une personne qui se trouve dans tous les magazines, une personne que l'on entend plusieurs fois par jour à la radio, une personne que l'on voit régulièrement à la télé ? Comment on fait pour oublier la personne que l'on aime le plus au monde ? Comment on fait pour oublier la personne avec laquelle on se sent le mieux ?
Elle s'éloigne de moi, elle se dirige vers la terrasse, ouvre la fenêtre. Sa silhouette se dessine dans les reflets de la nuit. Elle est magnifique, mais merde, c'est la fille de Thomas. Je ne peux pas choisir, je ne veux pas choisir. Je ne veux pas vivre sans Thomas. Pourquoi doit-elle grandir aussi vite ? Elle reprend, en essuyant ses larmes.
— Je t'ai aimé dès le début et je suis certaine que lorsque tu me dis "je t'aime", tu le penses. Je peux comprendre ton point de vue, tu estimes que papa est ton frère, donc forcément je suis ta nièce. Mais pour moi, tu n'es pas mon oncle, tu es mon âme sœur, l'homme de ma vie, mais tu ne veux pas de moi, et aujourd'hui j'ai pris la décision de m'éloigner. Il faut que je pense à moi aussi. Le temps avance et personne n'a d'emprise sur lui. En entrant à la fac, je me suis dit que je finirai par trouver ce qui me manquait, et je t'avoue que je suis passée dans le lit de la moitié des mecs du campus. Du moment que le gars ne se nommait pas Julian, il avait mon attention. Je sais que tu fais la même chose. On n'est pas heureux comme cela, on ne peut pas continuer ainsi. Je t'aime comme jamais je n'aimerai un autre homme, mais aujourd'hui j'ai décidé de partir. J'ai signé un contrat pour l'Europe. Je pars travailler avec Jackson. Notre avion décolle lundi dans la matinée. Je t'aime mais je pars Julian, tu ne veux pas de moi, moi je veux faire ma vie. Je t'aime.
Elle s'approche de moi, se met sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur mes lèvres. Ses joues sont maculées de larmes, tout comme les miennes. Je tends ma main pour essuyer ses yeux, mais elle ne me laisse pas faire. Elle prend ma main dans la sienne, l'embrasse et sort de la pièce. Elle referme la porte. Ma vie vient de s'écrouler en quelques minutes. Mon cerveau vient d'enregistrer ce qu'elle a dit, je refuse cela, je m'oppose à ce qu'elle parte. Mon corps a besoin d'elle, de sa chaleur, de ses mains. Je n'ai jamais été aussi malheureux de ma vie. Mais quel con je peux être, c'est à cause de moi si elle part, à cause de moi, personne d'autre, MOI. Je ne sais pas comment, mais je suis à terre, mes jambes refusent de supporter le poids de mon corps. Je laisse libre court à mon chagrin. Je n'ai jamais autant pleuré de ma vie, simplement parce que les personnes que j'aime sont autour de moi, tandis que maintenant la femme que j'aime le plus est partie, je donnerai ma vie pour elle, sans aucun doute, sans remord, sans réfléchir. Elle est ma vie, mon oxygène, ma bouée de sauvetage, mon port d'attaches. Mais quel connard je suis. Elle est partie. Je ne m'en remettrai jamais, jamais.
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