Extrait de journal

4 minutes de lecture

Cela fait maintenant trente ans...

Trente ans que Tintin a disparu de l'autre côté de cette maudite arche.

Trente ans que je me noie dans ma propre culpabilité.

Si je n'avais pas lu les carnets de mon ancêtre, si je n'avais pas embarquer Tintin à la recherche de cette foutu cité perdue, si je n'avais pas activer cette arche...

J'ai fait construire une maison juste à côté des ruines. Ce brave Nestor à hériter de Moulinsart et de toute ma fortune. Le peu que j'ai garder sert à financer les recherches de Tournesol.

Lui aussi est rester. Il n'a pas pu partir, comme moi. On ne pouvait pas revenir à nos petites vies alors que lui...

Enfin bref, je m'égare. Tryphon a monté un petit laboratoire de recherche. Il étudie la cité et l'arche. Décrypte toutes les inscriptions dans l'espoir de trouver une solution.

Lui aussi n'a jamais abandonner.

Comment aurions nous pu ?

Chaque jour, je me rends sur la tombe du pauvre Milou.

Enterrer à côté de l'arche. Il n'a jamais voulu s'en éloigner.

Au cas où Tintin reviendrait. Alors quand la vieillesse l'a rattraper, on l'a enterrer là. A défaut d'avoir retrouver son maître...

Je passe mes nuits à me demander s'il est encore en vie, là bas ? A-t-il réussi à échapper à ce tricératops ? A survivre à ce monde de fou ? Cela m'obscède tellement que je n'en dors plus. Les cernes ne quittent plus mes yeux depuis bien longtemps.

Tournesol dit que j'ai une tête affreuse. Mais ce vieil olibrius n'est pas mieux !

Toujours le nez plonger dans ses bouquins et ces papiers. C'est vrai qu'à la base, tout ça, c'était pas son domaine de recherche. Lui c'était plus la technologie, les inventions, les calculs, tout ça. Après tout, il nous a emmené sur la lune.

Mais à force, il est devenu l'homme le plus calé au monde dans les anciennes civilisations, quelque chose comme ça. Pleins de gens viennent le consulter. Mais eux n'en savent jamais plus sur ce qui l'intéresse vraiment.

On n'a jamais montrer l'arche à personne. Trop dangereuse. On a toujours été prêt à risquer nos vies...

Mais pas celles d'autres personnes. TIntin n'aurait pas approuver.

Puis de toute façon, quand on voit des gens comme Allan et tous les autres, allez savoir ce que le monde aurait fait de cette maudite découverte. Je préfère ne pas y penser.

De toute façon, je n'arrive plus à penser à autre chose qu'à lui.Le jour, la nuit, je le revois courir avec nous juste avant de passer l'arche. J'ai revécus ce moment je ne sais combien de fois dans mes rpeves. Quand j'arrivais à dormir.

A chaque fois j'essayais de le tirer vers moi pour l'empêcher de rester en arrière, je faisais demi-tour pour le prendre avec moi, le ramener.

Parfois j'en venais même à souhaiter que Tryphon soit rester derrière. Mais j'oublie vite cette idée. Si on avait dû échanger les places, je l'aurais fait volontiers.

Quand la douleur et la culpabilité deviennent trop inssuportables, j'essaye de me consoler en me disant qu'il est l'homme le plus ingénieux que je connaisse. Capable de se sortir de toutes les situations. Qu'il est forcément en vie, qu'il va bien, là bas quelque part.

C'est le seul réconfort que j'ai. J'ai jamais plus toucher à une seule goutte d'alcool. De toute façon, ça n'avait plus de goût. A quoi bon s'il n'est plus là pour me rappeller de ne plus boire ?

Je crois que je deviens fou...

Plus les années passent et plus j'ai l'impression de le voir partout.

Dehors à étudier les inscriptions ou escalader les ruines.

Entrain de pleurer sur la tombe de Milou.

M'observant assis sur une chaise lors de mes insomnies.

M'encourageant du regard à manger plus lorsque la fadeur de la nourrir m'empêche d'avaler quoi que ce soit.

Constatant mes côtes saillantes sous mon éternel sweat bleu que je ne quitte plus.

Parfois j'ai l'impression d'entendre sa voix qui me réprimande de me laisser aller comme ça. Mais je n'arrive plus à vivre. Comment le pourrais-je alors que la sienne s'est peut-être déjà arrêter ?

Même si je devais ne jamais revenir, j'aurais traverser cette arche pour savoir. Savoir s'il est toujours en vie...

L'incertitude est la pire des souffrance. Elle laisse mon imagination libre de faire germer les pires scénarios.

Je ne fais que répéter inlassablement qu'il s'en est sorti. Qu'il est ingénieux, pleins de ressources et qu'il n'abandonne jamais. Qu'il ne peut qu'être en vie.

Quand le sommeil me quitte, je passe mes nuits à l'appeller, dans l'espoir d'un miracle.

Tout ça ne doit pas avoir beaucoup de sens. Juste les mots d'un homme qui se sent coupable de la perte de son meilleur ami.

Je ne sais même pas pourquoi j'écris ça.

Faire mon deuil ? Non ! Je reste toujours convaincu qu'il n'est pas mort.

Tourner la page ? Ce n'est pas pour rien que je vis à deux pas de cette maudite arche. Je ne pourrais jamais tourner la page.

Alors quoi...

Faire taire ma culpabilité ? Seul son retour le pourrait.

Peut-être est-ce pour garder une trace de lui,qu'il ne tombe jamais dans l'oubli. Je ne sais pas trop.

Comment pourrait-il être oublier alors qu'il est toujours dans mon esprit, à chaque instant ?

Tintin. Tintin. Tintin...

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