La souris et l'éléphant
La souris et l’éléphant
Une souris fut follement
Amoureuse d’un éléphant.
Sans s’attarder sur les ragots,
Elle décida aussitôt
De faire bon ménage avec lui,
De partager couvert et lit.
Le pachyderme, vieux solitaire,
Qui n’attendait qu’une telle affaire,
Donna son accord sur le champ.
« Voyez, moi et mon éléphant,
Nous formons le couple idéal ! »
Glapit le petit animal
A ses amis, au voisinage.
Mais aussitôt son entourage,
De l’alerter sur les dangers
D’une telle communauté.
« Méfiez vous, dit-on, l’éléphant
Est un animal certes charmant,
Mais votre union sera ardue :
Il pourrait fort vous malmener
Sans pour autant l’avoir voulu.»
La souris refusa d’entendre
Et à la raison de se rendre.
Elle rappela qu’en d’autre temps,
Un roitelet devint l'amant,
D'une femelle mastodonte,
Qu'il l'épousa, sans aucune honte,
Devant la jungle réunie.
Puis ils vécurent en harmonie.
Pour la souris, petite et fine,
L’amour se moque de Darwin.
Elle se blottit, douce et sucrée,
Contre la trompe de son aimé.
L’éléphant, heureux, s’endormit.
Las, pris dans des rêves de Babar
Il se tourna sans crier gare
Ecrasa d’un trait la souris
Qui souriait, même assoupie.
Fuyez d’aimer un animal
Tant disproportionné pour vous,
Même s’il ne vous veut aucun mal.
Mieux vaut qu’il soit agile que doux.
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