À dix-huit heures, Numéro 4 avait terminé son planning. Conformément à son programme, il remit en lumière au Central les différentes anomalies. En particulier parce qu’il avait dû travailler seul toute la journée malgré la présence d’autres unités. S’il avait pu éprouver des sentiments, il aurait découvert la solitude. L’absence de matrice émotionnelle le lui épargna. Il se contenta de retourner au sous-sol après avoir formalisé sa plainte, rejetée, sans surprise. Numéro 4 entendit, depuis un écran fêlé de la réception, signalé comme défaillant, qu’une bataille aux abords de la ceinture d’astéroïdes avait causé de lourds dommages collatéraux. De nombreuses stations spatiales auraient disparu ou demeureraient sans contact. Exiatis-4 fut mentionnée, mais Numéro 4 n’y prêta guère attention et poursuivit sa route vers l’atelier pour réintégrer son socle de service. Ses 16 % d’autonomie restaient sa priorité numéro une.

Tel un rituel, les connecteurs sous ses pieds activèrent son mode maintenance. Des tubes se branchèrent dans son dos pour réapprovisionner ses produits de nettoyage et la cuve à déchets en fut extraite, puis vidée dans le recycleur. Il sombra dans un sommeil sans rêves, déchargeant sa mémoire. Son programme revint à l’état initial dans la perspective d’un nouveau jour à bord du luxueux hôtel Exiatis-4.