Libération
Je l'ai fait. Cela semblait impossible au premier abord, voire fou ou suicidaire, mais pourtant je l'ai fait. Je me suis enfuie de cette tour dont j'étais prisonnière depuis si longtemps. Je me sens à la fois excitée et terrifée de découvrir le monde extérieur. Le prince n'a cessait de me répéter que ce monde ne m'accepterait jamais, qu'il serait dangereux pour une personne comme moi. Il est tant de fois revenu sur la nécessité de m'enfermer pour ma sécurité. Ses paroles étaient si réconfortantes et bienveillantes.
Nous nous étions connus durant notre enfance, il m'avait recueilli lorsque mes parents m'avaient abandonné à cause des ailes qui poussaint dans mon dos. Je me sentais tellement abbatue et perdue, et il m'a tendu la main. Avide de chaleur et d'amour, je n'avais pas hésité à la saisir sans me poser de questions. J'étais jeune après tout. Connaissant ma particularité, le prince avait fait tout son possible pour me protéger des autres. Il devint ma seule compagnie, le seul ancrage dans ma vie. Je l'aimais d'un amour aveugle. J'avais confiance en lui, lorsqu'il m'obligea à rompre tout lien avec l'extérieur pour me protéger. J'avais confiance en lui, lorsqu'il souda un bandeau de fer sur mes yeux pour m'empêcher d'avoir ma propre vision du monde. J'avais confiance en lui, lorsqu'il me coupa les ailes pour que je rentre dans la normalité. J'avais confiance en lui, lorsqu'il m'enferma pour me garder rien qu'à lui.
A présent, cela peut paraître fou ou suicidaire mais j'ai décidé de saisir la main d'une autre personne. De m'envoler avec lui pour découvrir ce monde inconnu. Je ne sais même pas si cette main me tiendra toute ma vie. J'ai peur de regretter mon choix. Cependant, nous allons parcourir le monde ensemble pour y trouver notre place. La route sera probablement sinueuse et nous ferons peut-être face à de nombreuses contestations. Mais nous ferons un morceau de chemin ensemble, et nous ne laisserons plus personne nous enfermer. J'en suis certaine.
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