Comme des milliers de fourmis
Le vent fouette mon visage, je frisonne. Je m'approche du vide. La rue en contrebas m'attire et m'envoute. J'observe la vie s'écouler du haut de mon siège comme des milliers de fourmis affolés devant Dame Nature. Je me recule au centre du toit du gratte-ciel. La pluie tombe tout autour de moi, me trempant jusqu'à l'os. Le ciel gronde et s'éclaire pour un instant magique. La nature se déchaîne reprenant ses droits. La tempête hurle sa fureur, libérant ses forces destructrices.
Je fixe devant moi, le gris des immeubles s'étendant à l'infini, œuvre de destruction humaine. Je me sens bien, je suis bien, entouré de toute cette puissance dévastatrice. Je souris et m'avance, un pied devant l'autre, de plus en plus vite. Je me mets à courir, le vent me pousse, me porte, vers le bord. Je cours vers le vide. Je cours vers la mort. Je cours vers la vie. Je saute...
Je vole.
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