6 - L'Aigle et l'Agneau
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L’AIGLE ET L’AGNEAU
Une aigle jeune et fière agrippait un agneau.
L’oiseau royal était vainqueur. Et l’adversaire
En convenait, et par un bêlement sincère
Encourageait la Mort à lui glisser l’anneau.
Cependant, le captif, pas plus gros qu’un moineau,
N’avait toujours pas froid, ni lui ni ses viscères.
Et il songeait, tandis que travaillaient les serres :
Ce n’est plus mon histoire, à l’autre le fourneau.
Or l’aigle s’enlisait, et s’enfonçait, happée :
La pelote accrochait les couteaux criminels.
Les cris du floconneux et sa robe crêpée
Brouillaient mortellement ses instincts maternels.
« Ses griffes… M’en défaire… Il me torture ! Il tue ! »
Criait l’aigle atterrée. Elle mourut statue.
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