LE YACK

Il est des animaux qui aiment l’altitude.

Libres ou esclaves, ils font l’admiration :

Je songe aux yacks, là-haut, vivant d’abnégation,

Mâchant le froid, emmitouflés dans leur quiétude.

Colosse des sommets qui n’a point de chasseur !

Ta muraille de laine habille les montagnes,

Et quand tout ton troupeau ébranle les lourds pagnes,

On dirait du versant la jupe d’un danseur.

Grand Roc, tu me fais froid ! Le blizzard et la neige

Te laissent insensible… Oh ! A toi je m’agrège,

Ton courage m’obsède et j’en suis l’initié.

Pour toi je partirai, je changerai de sphère,

Je rejoindrai ton clan où le chaud prolifère…

Ici tout est glacial : y gèle l’amitié !