Dès que le soleil se leva sur le campement, les soldats étaient déjà tous agités. Ils étouffèrent les feux avec de la terre, enfilèrent leurs armures et sellèrent leurs chevaux. Sauron, réveillé par le bruit, enfila ses vêtements et enjamba les couchages pour se diriger vers l'entrée. Il se faufila dehors et vit tout le monde en train de plier bagage. Un cavalier arriva à toute vitesse vers lui. Il eut du mal à le distinguer, aveuglé par les rayons du soleil. Lorsqu'il s'arrêta net devant lui, il aperçut le prince Anario, vêtu de son armure.

— J'étais content de te rencontrer Sauron, soyons amis désormais. Si un jour, tu en as marre de chez toi, je serai plus qu'heureux de t'engager dans mon armée.

D'un coup de talon, il galopa vers l'est, suivi de toute sa cavalerie, des milliers de soldats prêts à se battre pour lui. Depuis que Sauron avait quitté cette horrible forêt, il avait vécu d'inoubliables moments. Il avait été plus heureux en si peu de temps qu'il ne l'avait été ces vingt dernières années. Les gens lui parlaient, le respectaient, l'admiraient et surtout, ne le dévisageaient pas. Il aimait cette sensation. Il aimait se sentir quelqu'un. Rentrer chez moi ? pensa-t-il. Non je ne veux pas ! Il jeta un coup d'œil dans la tente et vit Vorondil, Cirth, Narmacil, Rana et leur poignée d'hommes se préparer à partir à leur tour. Il se retourna et courut à travers le campement.

Vorondil enfila son armure de cuir, ses canons, et attacha minutieusement sa lourde épée dans son dos. Cirth ajusta les plumes de ses flèches une dernière fois. Narmacil rangea ses sabres dans leurs fourreaux, accrochés en croix dans son dos, et Rana plaça ses différents couteaux autour de sa ceinture de cuir. Les centaines d'hommes à leur service enfilèrent eux aussi leur armure en cuir noir, la cape bleu nuit et le foulard sur le visage. Ensemble, ils formaient la Guilde des Corbeaux. Ils avaient une élégance et une classe irréfutables. Les hommes s'avancèrent vers la sortie de la tente, et lorsque Vorondil fut dehors, il vit Sauron sur un cheval noir.

— Laissez-moi vous accompagner ! Je vous suivrai où que vous allez. Je suis intelligent, je sais me battre et manier l'épée. Je ne serai pas un poids pour vous.

Vorondil ne dit rien. Il se tourna vers chacun de ses camarades, les regarda dans les yeux, puis se retourna vers lui. Il s'approcha, posa sa main sur le cou du cheval en le caressant et dit :

— Il est vrai que tu es un bon guerrier, le combat d'hier en fut la preuve. Cependant, je ne sais pas si tu es prêt pour ce voyage. Ce ne sont pas des hommes que nous traquons.

— Je vous en prie ! insista Sauron.

— Laisse-le nous accompagner, Vorondil. Après tout, ni lui ni nous n'avons quelque chose à y perdre. Rappelle-toi comment nous avons atterri à tes côtés, dit Narmacil.

— Comme vous voudrez, soupira Vorondil. Ne te plains pas quand nous serons arrivés.

Rana lui tendit une armure en cuir, une cape et un foulard, ainsi que tous les accessoires nécessaires à l'uniforme de la Guilde. Sauron les enfila rapidement. Il emprunta également un branc. Ils montèrent tous sur leurs chevaux et galopèrent vers le nord, laissant le campement désert.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT

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