Concours - Amour Fraternel

6 minutes de lecture

Un grand merci !

Merci à tous pour vos participations à mon concours d'écriture, il y a eu quasiment une dizaine de textes... WOW ! :O J'espère que cela vous a plu. De mon côté j'ai adoré les lire. Mon objectif était de vous montrer que tout le monde peut se lancer dans l'écriture et je vous encourage à le faire.

Bravo à Tiphaine qui est la grande gagnante ! ^^ Je vous laisse découvrir son histoire et me dire ce que vous en avez pensé en commentaires. ;) Personnellement j'ai aimé le texte pour plusieurs raisons : elle a intégré de nombreux détails et anecdotes de mon univers, elle a crée un personnage intéressant et l'a fait évoluer, mais surtout elle a pensé aux membres "figurants" de la Guilde. Il s'agit de ceux dont on ne parle pas directement mais qui pourtant sont présents, servent la cause et peuvent mourir en son nom.

Le texte a été corrigé et certaines phrases reformulées par mes soins afin de rendre la lecture plus fluide.

Bonne lecture

Depuis plusieurs mois, je suivais la Guilde des Corbeaux dans le but d'accomplir la mission que m'avait confié mes supérieurs ; celle de tuer Vorondil. Rien de plus simple, pensais-je, alors que la Guilde m'avait présentée à leur chef. Dagnir m'avait expliqué qu'il tuerait Sauron de ses propres mains et que je devais seulement me charger de ma propre cible.

Jours et nuits, je veillais à ce que rien ne puisse désigner ma présence. Mes corbeaux apprivoisés me faisaient signe quand il y avait du danger ou le risque qu'un des membres me repère. Je les suivais et ne les aidais pas quand ils se battaient contre des monstres. J'avais ri silencieusement la fois où Vorondil avait rencontré des difficultés avec le basilic.

Je ne comprenais pas pourquoi je devais uniquement tuer Vorondil. Je pouvais également tuer ses autres compagnons. Mais bon, c'était seulement lui. Finalement, peu m'importait, je serais payée à la fin une somme incroyable pour une si petite affaire. C'était ça mon travail.

Ce soir-là, la nuit était fraîche mais je ne pouvais pas allumer de feu. Les flammes se verraient dans l'obscurité. Heureusement, j'étais assez résistante au froid. J'avais rabattu ma cape en arrière. La brise effleurait ma peau. Je dégainai ma dague et je me mise à affuter sa lame. La phase finale de mon plan arrivait.

Avec la présence des différents membres de la Guilde, je me devais d'attendre qu'il soit seul afin que personne ne puisse me voir et me tuer pour protéger leur chef. Celui que je redoutais le plus était Narmacil. Avec ses deux épées, il pouvait facilement me maîtriser et m'abattre en quelques secondes. Avec de la chance, ce serait Rana qui arriverait le premier en entendant du bruit. Dans tous les cas, je me sentais prête à vaincre toute la Guilde si elle venait en renfort.

En balayant les environs du regard, j'entraperçu mon visage dans le reflet de l'eau d'une rivière. Je m'approchant de cette dernière afin de vérifier que mon apparence ne changeait pas trop. Je ne voulais pas ressembler à la pire des vermines.

Mes cheveux brun foncé, presque noirs, me retombaient sur les épaules. Mon corps, ayant perdu quelques kilos, me semblait bien maigre sous ma tenue noire. Ce qui ne me surprenait plus avec le temps étaient mes yeux devenus mauvais et presque vides à force de tuer des personnes, qu'elles soient innocentes ou non. J'abaissa le masque qui dissimulait le bas de mon visage et le remonta après avoir pris une profonde inspiration.

Je savais que Sauron et Cirth n'était pas présents mais peu m'importait. Tout ce que je souhaitais, c'était de tuer Vorondil. Pourtant, j'aurais bien aimé tous les exterminer, eux et leur Guilde de minables.

Je me faufilai près du campement de Vorondil et de ses compagnons. Mes deux dagues étaient prêtes à l'emploi et j'amplifiais leur puissance grâce à mon aura. Ma grand-mère m'avait appris à contrôler l'ondo et à le manier grâce à ma volonté. Je levai les yeux au ciel et je vis un de mes corbeaux se poser une branche, me mettant le sourire aux lèvres. Parfait, je serais seule avec lui.

Je m'approchai du campement à pas de loups. Mes semelles plates ne produisaient aucun son. Tout se déroulait comme prévu. J'aurais la tête de Vorondil et je l'apporterai à Dagnir en tant que trophée et preuve de ma réussite. En me rapprochant encore plus, j'ai pu distinguer les traits de ce qui semblait être Vorondil mais des doutes pesaient sur ma conscience. Je n'y fis pas plus attention et continuais à avancer en accélérant mon allure. La silhouette de l'homme ne bougeait pas. On distinguait à peine sa respiration. Toute personne passant par-là aurait pu le croire mort.

En me ruant sur lui, je fus surprise de constater que ce n'était pas Vorondil mais Narmacil qui se tenait sous mes yeux. Je serrai les dents pensant à me replier stratégiquement pour éviter d'avoir à croiser le fer avec lui. Oh et puis zut alors ! pensais-je en approchant une de mes dagues de sa nuque. J'étais prête à lui trancher la gorge. Un sourire se plaqua sur mes lèvres en imaginant la tête de Vorondil en voyant son cher ami mort, tué de mes propres mains.

Contre toutes attentes, je m'arrêtai net, mes mains tremblantes alors qu'il se retournait surpris et stupéfait. Jamais de ma vie je n'avais vu un inconnu me perturber autant. Mon cerveau me montrait mon frère aîné, Astaldo, à la place de l'épéiste. Ce dernier était mort à cause d'un wendigo alors qu'il combattait aux côtés de la Guilde des Corbeaux. En apprenant sa mort, j'avais haï cette Guilde et me suis mise en tête de l'exterminer. C'était comme ça que j'avais rencontré pour la première fois Dagnir.

Au début, il m'avait nourri et était une personne attentionnée envers moi. À mes yeux, c'était une bonne figure paternelle. C'était comme un père. Il m'apprenait ce que j'aurais dû apprendre avec une institutrice mais m'enseignait également l'art du combat. Plus les années passaient, plus Dagnir devenait exigeant dans mon apprentissage.

Un beau jour, il m'annonça que je pouvais exécuter ma volonté, celle d'exterminer la Guilde des Corbeaux tout en lui rendant un service ; tuer Vorondil. J'y gagnais tout. J'avais ainsi endossé la responsabilité d'exécuter ses ordres, tuant maintes fois des personnes qui ne prenaient pas son parti ou n'adhéraient pas à sa cause. Non... à notre cause ! Mais aujourd'hui, alors que je faisais face au visage de Narmacil, mes choix me semblaient mauvais. Je voyais dans ses yeux une personne sans émotions, sans foi, ni loi. Une personne qu'aurait détesté mon grand frère. Et cette personne, c'était moi.

Incapable de reprendre mes moyens, j'explosai en larmes, me serrant à Narmacil qui devait être très étonné. Je ne pouvais pas m'empêcher de voir mon frère en cette personne et, désespérément, je voulais rester auprès de lui plus que tout. Rester auprès de lui quitte à trahir, abandonner ma mission et de me faire tuer si jamais Dagnir me voyait à leurs côtés. Sans m'en rendre compte, un sentiment qui m'était inconnu s'était emparé de moi. Cet homme, je ne voulais pas le voir partir. Dès à présent, partout où il ira, j'irai.

Ma haine envers cette Guilde m'avait abandonnée. Je prenais enfin conscience que la mort de mon frère n'était pas volontaire, que c'était un accident. Il était mort en combattant et les coupables ne sont pas ses coéquipiers mais les créatures qui l'avait tué.

Connue sous le nom d'Elemmacil auprès du public, mon vrai nom était en réalité Enetari. Je l'avais changé vis-à-vis de mes nouvelles occupations et pour Dagnir. Désormais, je me sentais prête à récupérer mon ancien nom afin de rester auprès de cet homme et un jour réussir à expier mes fautes et faire honneur à mon cher frère Astaldo. Astaldo, le vaillant.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT


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