La forêt
L'odeur si particulière du humus me fit frissonner dans mon lit.
Comme toutes les nuits, je me retrouvais encore prisonnière de cette forêt terrifiante.
Des branches craquaient autour de moi, quelques yeux jaunes me fixaient avant de disparaitre.
Une brise fraiche me glaçait le sang, bien que je sois en réalité enroulée dans ma couette.
J'avais bien conscience que rien de tout cela n'était vrai, mais je ne pouvais m'en échapper. Il fallait que je m'enfonce dans les profondeurs de la forêt.
Il y faisait si sombre que je voyais à peine le bout de mes pieds. Ou bien était-ce le brouillard qui m'empêchait de distinguer les formes qui se dressaient devant moi.
De grands arbres semblaient sortir de terre à mon approche pour me faire obstacle, mais j'étais déterminée à pénétrer les tréfonds de mon inconscient pour enfin trouver la clé de ce cauchemar. Alors je poursuivis mon chemin.
Pour la première fois depuis des semaines, je découvris enfin une ouverture dans le muret de pierres couvertes de mousse. Le portillon grinça, comme dans les films d'horreur.
Je longeai le sentier sinueux et j'étais presque arrivée à la clairière que je tentais de rejoindre par tous les moyens, quand une forme vaporeuse se dressa devant moi. Un capuchon noir et troué couvrait un visage que, je le savais, je ne voulais jamais découvrir. Tous mes muscles me firent mal d'un coup, comme si une crampe se répandait dans tout mon corps.
Je reculai, terrifiée.
Une racine sortit de terre pour me faire un croche-pied, j'en était certaine.
Je tombai.
Mais, je ne sentis jamais le sol humide de la forêt.
Je continuai de tomber, encore et encore et encore. La chute n'en finissait plus.
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