Ad vitam æternam
« Are you kidding me or what ? » me lança-t-elle.;;;;;
Depuis qu’elle essayait d’apprendre l’anglais, Marie, pleine de graisse, usait et abusait des expressions que son prof, un type en forme de God, lui apprenait. Ce gars apparaissait dans un nuage, restait un siècle ou deux puis disparaissait à la façon d’un courant d’air. Inlassablement il répétait les mêmes phrases, les mêmes mots, mais Marie, qui n’avait pas inventé « Gogole Translate », peinait à introduire dans son cerveau les rudiments d’une langue qui n’existait pas encore. Je crois que, secrètement, elle était amoureuse du type en robe de chambre mais l’autre, plaqué derrière une barbe de mille ans, s’il la dévorait des yeux, ne la touchait jamais. C’est pas de cette manière qu’ils allaient conclure. Plus tard parait-il, même qu’un marmot dénommé Jay Sous (Résousse en bon Français) naîtra mais, bonté divine, je ne saurais jamais comment. Bon, je m’écarte du sujet et délivre des informations confidentielles, pardonnez mes péchés.
Donc, Marie n’en avait pas cru pas ses oreilles lorsque je lui avais dit :
– T’inquiète paupiette, tu gères la fougère en Araméen, en Égyptien, en patois, tu finiras bien par perfectionner ton anglais, tu as l’éternité pour cela.
– ምንድን ? demanda-t-elle.
– Ben ouais, je ne t’ai jamais dit, mais nous sommes éternels.
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