L'Expedition de Norh Chapitre 4
Les veilleurs quadrupède se battaient férocement contre les chasseurs, mais pas comme je l'imaginais.
Au beau milieu des mouvements fluides des chasseurs armés de leurs livres et épées, des chevaux blancs voyaient leur cou massif et leur tête se tordre et se disloquer. Séparant ces derniers en des tentacules vifs sertis de pointes acérés, ils balayaient la zone autour d'eux dans des coups tourbillonnant meurtriers.
Les meilleurs chasseurs et les plus chanceux parvenaient à bloquer, éviter où trancher ces tentacules. Les autres, finissaient tailladés dans un balai sanglant, si rapide que je ne voyais que des morceaux pleuvoir de tous les côtés.
Des chasseurs embusqués plongeaient arme devant sur les chevaux qui partaient alors en rué, évitant les coups de peu, avant de déchiqueter leurs ennemis de quelques swing tentaculaires.
Mon corps pétrifié avait alors ralentit, me plaçant alors directement dans le point de chute d'un corbeau géant.
Mes yeux écarquillés avaient alors regardés la scène jusqu'au bout. L'immense rapace s'est alors écrasé en pleine rue, défonçant tout le bâtiment en face avant de racler le sol jusqu'à moi. Un filme bleuté apparut alors devant moi, et la tête du corbeau s'y écrasa alors, repoussant même ce fin bouclier.
Mon cœur battait à toute allure alors que ce veilleur gigantesque se tenait sous mes yeux.
– Putain reste pas planté la et cours !
Mordo se tenait, son livre sortit de son emplacement et ouvert, et une expression de colère collée au visage.
Katherine émergea depuis les airs, atterrissant brusquement aux côtés de Mordo. Elle respirait avec empressement, comme si on venait de l'étrangler. Elle aussi semblait avoir su tirer profit de sa force latente, à un niveau bien supérieur. La peur était un moteur de puissance pour des débutants comme nous.
Cette peureuse semblait galvanisée par sa propre terreur. Son regard mélangeait l'effroi et l'envie de meurtre. À tout moment, Katherine semblait capable de dégainer son arme pour tuer, quelque soit l'adversaire.
Je n'ai pas perdu un instant et me suis dirigé vers eux à toute vitesse, quand un second corbeau géant apparut au dessus de nos têtes.
– Merde ! s'écria Mordo en dégainant son épée de Chevalier.
Il allait tirer quand le grand oiseau fut décapité par une lame allongée tel un serpent. Un troisième rapace fila dans les cieux à toute allure, soufflant sur nous une puissante rafale. Soudain, une explosion de flammes bleutées vint le tuer sous nos yeux. Il alla s'écraser plus loin, la moitié supérieure du corps, réduite à l'état de squelette.
Gaunt atterrit sur un toit, ses deux armes de Chevalier déployées. Son corps était couvert de sang bleu en état d'évaporation. Il scrutait les cieux à la recherche d'ennemis à abattre quand son regard finit par tomber sur nous, le temps d'un coup d'œil au sol.
– Les chasseurs tentent de retenir le gros des ennemis aux extrémités de la ville, profitez en. lança-t-il d'un calme olympien.
Je rejoins Mordo et Katherine, confus, perturbé et nerveux. C'était quoi ce genre d'attaque ? C'était quoi tous ces veilleurs qui déboulaient vers un point précis ? Même si la quatrième heure était réputée pour être terrible, même dans la citadelle on ne m'avait jamais parlé d'un bataille de cette ampleur !
– Vous deux ! Me quittez pas des yeux et accélérez la cadence ! C'est pas le meilleur coin pour libérer votre force, mais on a pas le luxe de faire les fragiles ici ! vociféra Mordo.
Il commençait déjà à partir. Sans un mot, l'air presque galvanisé par les évènements, Katherine se mit sur ses talons. Mais moi, j'avais besoin de savoir qu'est-ce qui se tramait ici.
– Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi cette bataille ? Pourquoi y a autant de veilleurs qui affluent ici ?!
Mordo me parla sans se retourner, me forçant à me mettre en route à mon tour.
– C'est un putain de siège morveux. Ce moment de merde où lors de la quatrième heure t'a la méga brume d'Essence qui se remet en mouvement au lieu de rester là où elle s'était agglomérée.
– Un siège ?! Sérieusement ?
– Ouais. Ça arrive plus fréquemment quand y a beaucoup de décès dans la tour. Y a eu une guerre quelques étages plus haut…! Mais fallait que le bordel vienne nous chercher nous putain de merde !
– On va où professeur ?! lança Katherine.
– On a pas le choix vu la situation, on va prendre la route pour le prochain étage !
Tout en disant cela Mordo avait subitement accéléré, nous forçant à faire de même.
Son expérience et son habitude d'utilisation de ses capacités physiques le rendait largement meilleur que nous en terme de déplacement. Il traversait les rues à une vitesse folle, et Katherine semblait bien plus apte que moi à se rapprocher de lui.
Je regardais aux alentours, sentant les bruits d'égaliser de tous les côtés. Nous étions sûrement proche du centre de la ville, au milieu de toutes les batailles menées aux abords de la cité. La question était maintenant, comment allons-nous sortir d'ici ?
Suivre Mordo était la seule chose à faire pour des inexpérimentés tel que nous, néanmoins je n'étais clairement pas serein. Tous ces chasseurs que j'ai vu se faire déchiqueter, ils étaient bon, très bon même, de mon point de vue. Leurs mouvements étaient fluides et leur attaques calculées. Ces Shadowman n'étaient pas des amateurs comme moi même, et pourtant, ils sont morts sous mes yeux de façon si simple, si atroce.
Je savais pertinemment que dans les Ruines Noires, tout être partant au combat, quelques soit sa force, avait une chance de mourir. L'invincibilité n'existait pas ici, que ce soit dans la Tour de Norh où autre part. Mais c'était au beau milieu de ce siège, que je réalisais notre vulnérabilité. Ça pouvait se jouer à un rien, un mouvement trop lent où un mauvais positionnement, puis tout était terminé.
J'ai vivement secoué la tête, chassant ces sombres pensées de mon esprit en proie à l'anxiété.
Ce grincheux de Mordo voulait que je craigne pour ma vie, eh bien il ne pouvait pas rêver meilleure situation pour.
Nous étions en formation plus serrée. Moi et Katherine avions pu suffisamment libérer nos capacités physiques, pour garder le cap. On suivait le professeur à la trace, plaçant nos chances de survie quasi nulles sur ses épaules.
– Professeur !! Comment on pourra rejoindre le prochain étage ?! hurla Katherine entre deux respirations.
– On doit rejoindre un des passages souterrain de la ville ! répondit ce dernier précipitamment. Ils mènent à un dédale qui passe sous la cité avant de monter jusqu'au prochain étage ! C'est le seul moyen de continuer !
– Mais la puissance des veilleurs augmente avec les étages ! criais-je. Si c'est déjà la merde ici ce sera pire là haut !
– Tu crois que ça m'enchante gamin ?! Le seul moyen de descendre c'est de prendre l'un des passages qui mène à cette ville ! Et au cas où t'avais pas compris ce sont ces mêmes endroits que des centaines de personnes bloquent pour empêcher l'avancée des veilleurs !
Nos voix arpentaient les rues fantomatiques de la cité. Les rustiques bâtiments bordant les routes prenaient une allure glauque, privés de l'activité habituelle. Les différentes batailles faisaient rage dans des brouhaha incessant et incompréhensibles. Il y avait des hurlements, des explosions, des rugissements bestiaux de tous les côtés. Je ne désirais pas savoir ce qui se passait là-bas, mais mon imagination faisait un bien pire travail en créant de toute pièce de véritables guerres morbides via tout ce qui parvenait à mes oreilles.
– C'est encore loin ce passage ?! Lançais-je.
– Non ! On y est presque !
Je m'attendais à une réprimande de la part de Mordo, mais sa réponse me rendait toujours plus inquiet. Lui aussi voulait quitter ce champ de bataille au plus vite. C'était dire à quel point c'était horrible.
À force de courir, nous nous étions alors rapprochés des champs de bataille situés à l'opposé du chemin par lequel nous étions arrivés. Les combats étaient beaucoup plus proches, et ça en devenait oppressant.
Mon cœur semblait vouloir me lâcher, mes muscles donnaient l'impression de partir en miettes ! Tout mon être voulait s'éloigner de ces conflits, mais je n'avais pas d'autres choix que de continuer.
Après plusieurs tournant, nous sommes alors arrivés devant le fameux passage souterrain. Notre issue de secours !
Une plaque couvrait cependant ce dernier. Circulaire, bardée de gravures que je ne comprenais même pas. Cet obstacle dont seul Mordo avait connaissance, suffit à nous mettre un coup à moi et ma camarade.
Notre professeur se mit à genoux devant l'énorme plaque et sortit son livre. Le voir utiliser ce dernier me colla d'incontrôlables frissons. Imaginez pendant un instant si il n'était pas à nos côtés, comment aurions-nous pu nous en sortir ? Mon livre n'était imbu d'aucun pouvoir et c'était sûrement pareil pour Katherine.
– Je vais ouvrir la trappe les jeunes ! Vous perdez pas une seconde, dès qu'un passage aussi petit soit-il, s'ouvre, vous plongez dedans !
– Compris ! a-t-on répondu à l'unisson.
Mordo se mit au travail, et, son livre ouvert, il se mit à activer les signes gravés sur la trappe. En parallèle, je suivais l'avancée de la bataille. Nous étions assez proches du passage ainsi que du hall, que je pouvais voir les veilleurs affluer comme une tempête.
Ils s'écrasaient mutuellement, descendant dans une frénésie à en glacer le sang les escaliers. Les chasseurs étaient dispersés dans les rangs ennemis, plus libres entourés d'adversaires plutôt que d'alliers, pour se déchaîner pleinement.
Ils tuaient les veilleurs à la chaîne, dans une boucle macabre et quasiment orchestrée. Des corps volaient en tous sens, comme des gouttes d'eau jaillissant après un impact. Je gardais constamment un œil sur Mordo et la trappe, prêt à m'y jeter sans hésiter.
À vue d'œil, les chasseurs et les veilleurs semblaient pris dans une stressante égalité. Les assaillants ne parvenaient pas à percer efficacement les défenses, mais venaient toujours plus nombreux. Les défenseurs eux, faisaient des ravages dans les troupes adverses, mais leur effectifs limités rendait chaque perte très lourde.
– J'y suis presque, tenez-vous prêts ! cria Mordo.
Je me suis avancé en même temps que Katherine, alors que la trappe s'écartait de plus en plus. Cette masse circulaire métallique produisait un son étrange tout en coulissant lentement dans le sol. Son mouvement presque langoureux rendait l'attente insupportable, me laissant imaginer quelque chose en sortir pour nous massacrer.
Le disque de métal finit alors par ouvrir un passage assez grand pour qu'on s'y engouffre. Sans attendre davantage, Mordo s'est relevé, prêt à pénétrer les souterrains. Katherine l'a suivit avec moi juste derrière, à moitié concentré sur la bataille.
Ma camarade et mon professeur étaient devant moi, à courir, et je les suivais de près. Un frisson me traversa soudain la moelle épinière, alors que ma vue s'était floutée un instant.
Le temps que je cligne des yeux, du sang frais m'avait alors giclé à la figure. Avant même que je n'ai que le temps d'essuyer l'hémoglobine sur mon visage, avant qu'un cri d'agonie étouffé ne vienne s'infiltrer jusqu'au plus profond de ma conscience.
Une fois ma vue retrouvée, une vision impromptue vient me glacer le sang. Mon corps se fige sur place et des larmes incontrôlables coulent de mes yeux. Mon entrejambe manque de s'humidifier à la simple vue de cette chose trônant devant moi.
Il était immense, son armure chatoyante me consumait les yeux, alors que son épée à deux tranchant se dressait jusque dans les profondeurs de l'horizon.
La ville était en ruines, consumée par des flammes rougeoyantes que je n'avais encore jamais vu.
L'immense être me fixait, à travers son haume, je pouvais apercevoir un regard transperçant mon être. C'était du délire. c'était irréel. Une splendeur pareille ne pouvait être que celle de ces créatures de légende des Ruines Noires : les Chevaliers.
Mais quelque chose n'allait pas, et je ne pouvais mettre le doigt dessus. J'étais bien trop sous le choc pour penser correctement. Je ne pouvais que subir la présence de ce Chevalier.
Sa main libre, jusqu'ici fermée en un poing, s'ouvrit d'un mouvement nonchalant, accompagné d'un grincement métallique atroce.
De sa prise tombèrent alors les cadavres morcelés de Mordo puis celui de Katherine.
Mon regard atterrit sur ces deux-là, et mon cœur se tenait prêt à s'arrêter à n'importe quel moment.
Allais-je être le suivant ?
Je n'avais pas la force de fermer les yeux, de détourner le regard de cette réalité. Alors j'ai continué de garder mon regard plongé dans celui du chevalier, et lui fit de même pendant un temps qui me fit l'effet d'une éternité.
– Retourner… sur… Terre...
Je suis resté pantois, cherchant à comprendre le bien fondé de ses paroles. Qu'est-ce que c'est la "Terre" ? J'étais encore en état de confusion quant, le Chevalier se retourna, comme s'il n'avait en face de lui qu'un insecte, triste réalité pourtant si vraie. Puis il s'en alla.
Comme si un poids fermement resserré sur mon cou avait été ôté de ce dernier, je suis tombé à genoux, engloutissant l'air comme jamais je ne l'avais fait.
La sueur perlait mon visage exprimant la terreur irréelle que m'inspirait cette rencontre, et mes forces semblaient m'avoir quittées.
Une main, tel une douce brise soufflant au beau milieu d'un monde en proie à la sécheresse, me toucha alors, me sortant sans transition, de mon état de presque agonie.
Une voix, d'abord lointaine et faible, s'intensifait peu à peu, jusqu'à ce que je sois capable de l'entendre plus distinctement.
– Hey gamin !! Réveille toi bordel !!
Mes sens revinrent un à un. ma perception de l'espace me permettait de mieux comprendre où j'étais. Ma vue, un instant floue, redevint plus nette, à tel point que je finis par apercevoir le bas du corps de Mordo.
Son manteau noir s'agitait furieusement alors que son corps remuait violemment. Sa main auparavant douce, m'apparut alors beaucoup plus brusque.
Fermement agrippée à mon épaule, elle agitait mon corps avec une humiliante facilité. Je n'avais pas encore retrouvé ma capacité à pouvoir communiquer. Mes lèvres tentaient de remuer, mais c'était en vain, qu'un son cherchait à en sortir.
– Putain faut toujours tout faire pour ces jeunes…! grogna alors Mordo.
Mon corps fut brutalement soulevé, et je fut alors emmené vers la trappe que Katherine finissait alors de passer.
Mon transport soudain n'avait donc duré qu'un instant…?
Je n'avais pas la moindre notion de temps là bas. Enfin, pouvais-je appeler cet endroit là bas ? J'avais vraiment l'impression de ne pas avoir quitté la ville. Non. J'en suis même sûr. Tout était là, la trappe aussi. Même Katherine et Mordo étaient présents, quoique morts.
Où était-ce ?
Où devrais-je dire, "quand" était-ce ?
Tandis que ces questions fusaient et tournaient dans mon esprit, Mordo et moi même descendions en chute libre. La lumière de la ville visible depuis l'ouverture de la trappe s'éloignait peu à peu, jusqu'à qu'on atterrisse finalement. J'entendis un "splash" soudain, signe que nous étions dans un endroit semi aquatique.
Notre point d'arrivée ne se situait pas bien profondément, à peine une dizaine de mètres, mais l'obscurité ambiante me donnait l'impression de m'être éloigné de plusieurs centaines.
Mordo me lâcha brusquement, laissant mon corps s'étaler dans une fine épaisseur d'eau. Mon visage et mes vêtements trempés me firent expérimenter un froid soudain, mais qui eut le bienfait de me réveiller une bonne fois pour toute.
Katherine et le professeur se mettaient déjà en route, alors que me relevait encore.
– Refait moi un coup pareil et je te laisse gamin ! Compris ? lança Mordo sans retourner.
Une fois sur mes deux pieds, plutôt que d'acquiescer où quoique ce soit d'autre, j'étais plutôt concerné par ce que j'avais vu. La ville en proie au chaos, un chevalier disant vouloir retourner sur terre, tout ceci n'avait aucun sens pour moi.
– Hey le vieux…! Tu connais quelque chose… un endroit qui s'appelle "Terre" ?
Sûrement ma question en elle-même était suffisamment surprenante pour que Mordo ne prenne pas garde à la quasi condescendance de mes propos. Il me répondit de suite, non sans une pointe d'agacement, qui, je le savais, cachait un peu de tension.
– Pff..! C'est un endroit dont certains parlent dans les mythes et autres conneries du genre…!
Cette réponse me satisfaisait à moitié, mais par la réponse de Mordo, je savais qu'il n'était pas disposé à s'étendre sur le sujet. Je n'étais moi même pas encore totalement remis psychologiquement de ma rencontre avec le chevalier. J'étais à cheval entre l'envie d'en savoir plus et celle de ne pas connaître la vérité.
Tout ou presque me disait que ce que j'avais vu tenait davantage de la vision d'un événement futur où quelque chose s'en rapprochant. Si ce qui m'a été montré devait arriver un jour, alors je préférais ne pas y être en personne. Je n'avais jamais rencontré de Chevalier, alors si c'était ça en rencontrer un, même si cela impliquait de recevoir un quelconque don où une arme, aussi puissante soit-elle, je préfèrerais refuser.
Tous les autres chasseurs qui préféraient subir ça, n'étaient vraiment que des fous.
Penser aux Chevaliers amena alors une question dans mon esprit. Je n'étais pas le mieux informé à leur sujet, alors Mordo était bien mieux placé que moi pour émettre un avis là dessus.
Je me suis rapproché de lui et Katherine qui étaient presque effacés de mon champ de vision par l'obscurité. Je n'étais sûr de leur présence que par les "splash" que faisaient leur déplacements dans l'eau.
Une fois derrière Mordo, ma voix retentit dans le tunnel sombre :
– Hey prof, vous avez déjà rencontré un Chevalier errant où qui attaque un endroit…?
– Espèce d'abrutis… j'espère que tous les gamins de la Citadelle sont pas aussi con que toi. grommela-t-il. Les évidences du genre ne se posent pas… putain…
– Pourquoi…? demandais-je dans un frisson.
J'étais tenté de lui dire cash que j'en avais vu un, mais le ton employé par Mordo me laissait un mauvais pressentiment.
– Parce qu'un Chevalier est une entité qui porte des chaînes bordel ! Un Chevalier libre ça "n'existe pas" !
Mes pas se sont brusquement arrêtés, tandis qu'ils continuaient sans se préoccuper de moi. J'étais en proie au doute. À la remise en question.
Je pouvais sûrement être dans le mensonge le plus total, mais je ne pouvais pas être plus sûr de moi qu'à cet instant précis.
J'avais bel et bien vu un Chevalier.
Mais si un chevalier n'existe qu'en étant enchaîné… est-ce que c'était autre chose… où…
Oh putain…!
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