K-na55on n°13
Indifférent aux vibrations du filtre sonique embarqué, le jockey époussetait ses quatre médailles d'or dressées sur les coasters du bar de la station.
Il tiqua quand le compte-à-rebours clignota : 20 minutes avant de devoir les rendre à l'artifactothèque ; 20 minutes avant de redevenir le honteux, conspué, malchanceux numéro 13.
— Merde !
20 minutes pour traverser l'astroport. Il empocha les artefacts, appela et enfourcha son K-na55on qui ploya sous l'effort, larguant quelques câbles en route. Ils s'envolèrent - droit dans une porte de plastacier, alertant la guarda. Sous le feux des lasers, ils se redressèrent, plongèrent au cœur du port en ratant les plate-formes, et s'écrasèrent dans les tréfonds du ghetto.
Là, d'habiles paluches dépouillèrent sa monture de divers circuits thermiques, hydrauliques, nucléaires et tout le tintouin. L'e-bête ainsi délestée s'élançait comme jamais à travers les favelas, son chauffeur évanoui depuis Mach 3. Une tornade de tôles ondulées menée par un squelette de Forpoule 1 fracassa le portail de l'astroport et s'égara dans l'espace à une vitesse sans précédent.
Il file encore aujourd'hui, le jockey devenu étoile filante, cinq fois médaillé d'or : quatre fois par emprunt, une fois pour le record universel de vitesse posthume en K-na55on.
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