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Parfois, malgré la volonté, l'acharnement s'avère inutile. Un néon déglingué, on a beau appuyer encore et encore sur l'interrupteur, il ne va pas se réparer tout seul. La lumière tremblote puis s'éteint, et c'est comme si l'on n'avait jamais pressé le bouton. On peut s'acharner à assembler deux pièces de puzzles différents. Si par chance on parvient à les faire tenir ensemble, elles ne formeront jamais un motif cohérent. Et on a beau vouloir que l'histoire finisse bien, si celui qui l'a écrite en a décidé autrement, même avec les meilleures sentiments du monde, on n'aura jamais l'occasion de lire une fin heureuse. C'est aussi bête et inévitable que cela.
Bien sûr, rien n'est fatal et nulle vie n'est toute tracée, comme une ligne incontournable. Mais, lorsqu'on veut allumer la lumière, il faut prendre le temps de changer l'ampoule. Si l'on n'a d'autre choix que d'emboîter deux pièces dont les motifs ne collent pas, il n'y a plus qu'à arracher le dessin et en peindre un nouveau. Et si on tient à sa fin heureuse, arrive un moment où il faut prendre le taureau par les cornes, mettre les pieds dans le plat, et séquestrer l'auteur jusqu'à ce qu'il écrive une nouvelle fin, quitte à lui briser les chevilles.
Avoir envie, c'est beau. Mais ça ne rime à rien quand on ne se donne pas les moyens de parvenir à ses fins. Tu peux continuer d'appuyer sur le bouton, encore et encore. Ça ne rallumera pas ce qui s'est éteint en moi.
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