Mon secret
L'avantage de ne pas savoir où l'on va, c'est qu'on est jamais véritablement déçu de voir où l'on parvient.
Le chemin qu'on emprunte importe bien moins que la valeur qu'on accorde aux rencontres qu'on y fait.
*
* *
C'est facile de mentir : ça ne prend presque pas de temps. Pour peu qu'on ait de l'imagination, c'est l'affaire de quelques secondes.
La morale ? Oui, elle compte. Mais ma vérité m'appartient avant tout et, si j'estime que le monde n'a pas à la connaître, qui pourrait se prétendre à la fois suffisamment transparent et humble pour me blâmer ?
* *
*
Vous connaissez la différence entre un bon et un mauvais secret ?
Un secret est généralement un cas de morale. On considère qu'il est mauvais dès lors qu'il est instauré par de mauvaises intentions, mais il peut également être le produit d'une grossière erreur de jugement.
On considère par opposition qu'un bon secret répond lui-même à un devoir moral, qui vise à défendre ou à protéger. Mais la frontière entre les deux est à peine tangible, étant donnée la maladresse du jugement humain.
Le meilleur des secrets, peut-être est-ce précisément celui qui échappe à la raison ; celui qui pourrait tout aussi bien être révélé au grand jour, sans renverser l'ordre des choses ; qui n'a ni d'importance cruciale, ni de valeur logique, mais que l'on conserve jalousement, comme un trésor d'enfant, par peur que les regards du monde alentours en altèrent la beauté innocente.
Si j'admets te cacher des choses, alors je serai déjà à moitié honnête...
Annotations