Pourquoi est-ce que je me déteste ?
Alors que je m'efforce quotidiennement d'être quelqu'un de bien, il y a encore des jours durant lesquels je me hais profondément.
Étrange. Ou peut-être pas.
Le fait est que je fais tout mon possible pour agir honnêtement, dignement, pour avoir des valeurs ; j'essaye autant que je peux d'être méritante. Problème. En fin de compte, en étant méritante, je ne récolte guère plus que le commun des mortels. J'ai même parfois la désagréable impression que le sort s'acharne. Je m'en rends compte. Et cet avœu à moi-même engendre deux conséquences.
La première. En, prenant conscience que mes bonnes actions n'existent sans doute que dans l'espoir d'une récompense suprême, je culpabilise et cesse de me reconnaître quelque mérite.
La deuxième. Si malgré tout les bonnes actions devaient être récompensées, le fait que je ne perçoive pas le fruit de mes mérites ne peut signifier qu'une chose : j'ai échoué à développer mes vertus.
Face à l'échec, je demeure focalisée sur mes défauts. Je me trouve insignifiante. Égoïste. Méprisante, et méprisable. Je me déteste.
Dans l'espoir d'échapper à ce supplice, ce lynchage que je m'infflige moi-même, je réclame l'attention d'autrui. L'amour, aussi. Putain d'égocentrique !
Je me dégoûte.
Je réfléchis. J'essaye de saisir l'origine de la haine que je me voue. C'est donc cela... Puéril. Débile ! Sous-merde ! Putain de cercle vicieux!
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