La fête est finie
Qu'est-ce qui dure une fois que la magie s'est éteinte ?
Il reste trois paillettes au coin des yeux, des miettes de bonheur éparpillées au fond des assiettes en carton, un déguisement rapiécé et les souvenirs d'instants grandioses.
Les jours normaux s'enchaînent, et toi tu souris encore pour les yeux des fantômes. Tu marches dignement, comme si le Soleil était un projecteur. Toutes les rues sont devenues des allées bordées d'arbres et d'objectifs des caméras.
Tu regardes en arrrière, guettant le jour glorieux où tu pourras à nouveau gravir les marches de la scène et voir le rideau se lever. Tu attends, en oubliant le temps. Les rires résonnent dans ta tête, les images défilent, bribes d'un film accéléré, tandis que les fragments de ton rôle agonisent au fond d'une male.
Quand la magie s'est éteinte, tu te vides et te crispes. Tu sais qu'elle reviendra. Mais dans combien de temps ?
Tu t'accroches à l'espoir, au souvenir, en souriant au futur. Et tu restes accrochée au pinceau, sur le bord du lavabo, en quasi-léthargie, admirant l'eau qui coule, les couleurs emportées.
La magie ne s'éteint jamais complètement. Elle se niche en toi, te donne la force d'avancer, vers l'endroit où il te sera permis de la frôler à nouveau, ne serait-ce qu'un instant.
Jouer, j'aime. Je suis une vagabonde.
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