Gouttes de nuit

Une minute de lecture

J'aime le son de l'insomnie, le calme morne de mes nuits. Le néant mord, passé minuit. De la mort, c'est le goût qui suit : je pleure mes torts, tords mes remords, lorsque j'essuie – le sang, la sève et la salive – tous les fluides qu'appellent ta suie. Chevelure noire entre mes cuisses, tu te répands jusqu'à mon sein. Les saints pendus au bords des lèvres, ton nom coincé dans l'œsophage. Les phalanges pâles, au gré des anges, cuisent l’entonnoir d'un leurre qui dure. Dur et opaque, dans mes opales. Mes perles molles fondent à tes doigts ; tes eaux s'étiolent et perlent en moi. Souvenir las – lascif. Et si fidèles sont nos ennuis. Je vois tes yeux comme je m'y vois. Les corps enduits de nu noyé, de sueur sale et trop salée. Salsa d'ivresse névrosée.

Seul le silence me prend au corps et mord l'amère solitude, quand ton fantasme s'évapore. Je me languis des insomnies qu'étouffent les plaintes rauques des gorges, inondées des touffes qui dégorgent. Sale est l'ennui, après minuit ; salées les larmes que j'essuie. La frustration s'est invitée, sans un carton, pour me goûter. Mes ongles attisent ma toison, tisons gâleux guettant les gouttes. Tandis que seule, je me dégoûte.

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