Le petit marin
Les mains et le cœur liés, le petit marin pose ses genoux sur le pont.
Verra-t-il la fin de cette journée ? Alors qu'une larme d'eau salée coule sur ses joues boursouflées, l'homme de la mer se lève avec la brise et fait vibrer les cordes rouillées de sa voix de houblon.
Larguez les amarres ! Hissez les voiles ! Que la chance vous soit favorable !
Le voilà parti, ce petit navire qui jamais ne chavire, un bateau qui fend l'eau, voici le Prophète qui traverse la mer en quête de rien car tout est avenir.
Notre petit marin n'entend rien que l'écume, ne voit plus qu'une ligne, ne sent plus que le sel et il ne touche plus que du bois pour rentrer chez lui.
La mer est misère pour un si petit marin s'en allant l'âme en peine au petit matin. Ce jour là, le soleil courut plus vite que ce vaisseau.
Alors que le soir tombait, le navire qui ,jamais ne chavire, en fit de même.
Le loup de mer sentait l'eau sur son visage, le sel dans sa gorge et le sable dans ses yeux, il voyait le paysage en peinture effacée et le rideau tomba, il ne sentait plus rien. Rien que le va et vient de l'écume dans ses cheveux et les larmes salées de ce matin.
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