Il existe un royaume presque oublié, aux frontières du réel. Il est aussi lumineux qu'obscur, changeant de manière imprévisible. En ce moment tempêtes et ouragans se déchaînent, les orages s'y succèdent et tout le royaume en est ébranlé. L'incertitude fissure la roche, la peine lacère les murs et la peur grandit. Celle-ci prend de plus en plus de place, elle balaye tout : les forêts, les souvenirs, la joie... C'est maintenant le doute et la liberté qui s'affrontent dans la rue principale. D'une part des images instables et des personnages à l'apparence changeante, de l'autre un vent fort et des êtres de feu et d'air, de cendres et de brume. De son côté, l'espoir est sous verre, frémissant parfois, vacillant souvent. C'est le seul moyen qui a été trouvé pour le protéger. Le protéger de toutes ces ombres menaçantes. Un peu plus loin, la joie de vivre, la colère, l'appréhension et l'insécurité se livrent bataille dans les airs. Ils tournoient et s'entre-déchirent alors qu'en bas, la terre tremble à chaque nouvelle attaque extérieure. Le royaume ne connaitra pas la paix avant un long moment...
Ce royaume, c'est le mien. Dans ma tête, les émotions tournoient et se téléscopent souvent, toujours plus vite, toujours plus fort. Mon besoin de liberté se dispute avec la culpabilité et la prudence. Un peu plus loin l'incrédulité et la révolte luttent contre la réalité d'un monde toujours plus sombre, plus fou. Et ce monde, c'est le nôtre cette fois. Un monde qui me trouble, me dérange et m'effraye. Je ne me sens pas à ma place, je me sens perdue dans toute cette folie. Mes envies et mes rêves diffèrent de ceux des autres. Parfois - souvent même - l'impuissance m'étreint, voire me percute de plein fouet. Je ressens l'ampleur de mon inutilité, inquiète de voir le monde sombrer. Sans que je ne puisse rien y faire. Rien, vraiment ?