Royal Palace III

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Évidement, les empreintes étaient différentes.

Pourtant, quelque chose dans cette histoire ne me paraissait pas aussi clair qu'il n'y paraissait, peut être était-ce l'instinct tordu du policier, je ne saurais le dire. A moins que ce ne soit un désir inconscient de revoir Helena qui me poussait a trouver un prétexte pour retourner lui poser des questions.

Pour emmêler encore plus la situation déjà pas très claire, nous n'avancions guère dans l'enquête. La morte avait enregistré la chambre au nom de Marie et était montée avec un homme qui avait bien pris soin de rester en retrait pour ne pas que le gardien de nuit ne le reconnaisse, ce qui n'était guère surprenant dans ce genre d'affaire d'escort girls et d'adultère. Les hommes utilisant ce genres de service aimaient l'anonymat. Le gardien, habitué a ce genre de chose, n'avait guère cherché à identifier l'homme. Ce n'était a priori pas la première fois que la jeune femme utilisait cet hôtel comme hôtel de passe.

La victime faisait son affaire avec ses clients en se faisant passer pour Marie Zinev dont elle était le sosie, nous n'avions aucune information sur sa vraie identité, elle n'était pas non plus fichée par la police. Bref, nous étions au point mort et près à classer l'affaire faute d'éléments décisifs lorsque se présenta a nous un jeune homme d'une vingtaine d'année qui disait avoir vu le client de la victime et pensait pouvoir l'identifier. Il était lui-même client de l'hôtel et en arrivant à sa chambre, avait vu un homme sortir de la chambre du meurtre avec un comportement étrange.

« Je rentrais d'un déjeuner d'affaire, il était pas loin de minuit trente, lorsque j'ai vu un homme sortir de la chambre 102. » Nous confia le témoin.

C'était un homme d'une cinquantaine d'années, plutôt sportif, qui vivait entre deux avions, entre deux déjeuner d'affaires, car il disait faire des affaires. Tout a fait le genre d'homme qui aurait pu être le client de la victime, pensais-je. Il s'était présenté sous le nom d'Henri Maller quelques instants plus tôt

« Vous occupiez quelle chambre ? » demandais-je

« La chambre d'en face : la 99, celle que j'occupe à chacun de mes séjours pour affaire. »

« Et qu'avez vous vu exactement ? »

« Un homme, la cinquantaine, plutôt bien mis sortait de la chambre 102. Il avait l'air anxieux, préoccupé »

« Vous a-t-il vu ? »

« Il ne me semble pas, il avait l'air tellement perturbé, qu'il ne semblait rien voir, bien que son regard semblait scruter le moindre détail »

« Ou étiez vous ? »

« Je venais de l'escalier car j'évite de prendre l'ascenseur dès que je le peux, il faut se maintenir en forme n'est-ce pas, c'est une moyen comme un autre »

Il avait effectivement cet air de grand sportif, d'homme qui se maintient en forme. Ce genre d'homme pour qui l'image est forcement le message.

« Comment n'a-t-il pu vous voir ? » demandais-je surpris par son affirmation, « l'escalier débouche directement dans le couloir ».

« Oui mais a l'opposé de l'ascenseur vers lequel il s'est dirigé sans regarder derrière lui, et je suis restée figéé sans faire de bruit, comme si la situation m'imposait de le faire. »

Après quelques minutes de silence, il reprit :

« L'ascenseur est arrivé tout de suite et l'homme s'est engouffré dedans et a disparu »

C'était un peu maigre comme témoignage et n'apportait pas vraiment plus d'information que ce que je savais déjà.

« Et vous n'avez rien remarquez de particulier ? »

« En dehors du fait que l'homme semblait fuir quelque chose, non »

« Et vous n'avez rien fait ? »

L'homme sembla hésité puis répondit :

« Non car je n'aurais jamais cru qu'il soit un meurtrier, sur le moment j'ai cru a un amant éconduit qui voulait fuir une dispute. Vous savez quand on passe sa vie dans les hôtels comme moi, on vois plus d'histoireS d'amours bizarres qu'ailleurs, plus rien ne nous étonne vraiment »

« Je veux bien vous croire, mais, vous me dites que vous voyez un homme affolé fuir et vous ne faites rien ? »

Le témoin me regarda fixement comme si je lui annonçais la fin du monde ou quelque chose de cet ordre.

« Comme je viens de vous le dire, je n'aurais jamais cru qu'il s'agissait d'un meurtrier, je pensais plutôt a une histoire d'amour perturbé ou quelque chose du genre »

Je compris que je n'en tirerais guère plus de cet homme. Et je mis fin à sa déposition. Décidément cette affaire était mystérieuse et rien ne semblait vouloir m'orienter vers une piste sérieuse. Une jeune prostituée était morte dans une chambre d'hôtel après avoir été torturée, sans que cela ne réveille aucun clients. Rien de suffisamment remarquable pour que l'on s'entête à élucider l'affaire hormis peut-être le vol d'identité. L'affaire intéressa la presse quelque temps puis quand celle-ci n'eut plus de nouveau faits à rapporter a ses lecteurs, elle tomba dans les oubliettes. Il en fut de même de l'enquête qui stagna et fini par être classée sans suite.

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