Mauvaise blague
Plus rien.
Une maison vide.
Son âme, évaporée.
Ils ont tout pris.
La télé. Les livres.
Les clefs de la voiture.
Les plantes.
Les appareils.
Les luminaires.
Oui, vous avez bien entendu... les luminaires.
Mais aussi les meubles.
L'ordinateur.
Dont le chargeur.
Mes manuscrits.
Et mes rideaux.
Ils ont tout pris...
Des choses utiles.
D'autres, inutiles.
Jusqu'à la vaisselle dans le lave-vaisselle.
Et le lave-vaisselle... aussi.
Les vêtements dans la penderie.
Et, bien entendu... ils n'ont pas laissé la penderie.
Ils ont tout pris...
C'est comme une mauvaise blague.
Celles qu'on balance à la récré.
Comme un combat de gosse.
Une baston à la con.
Coup pour coup et que le meilleur gagne.
Là, j'ai perdu.
J'en tombe à la renverse.
Défaite par KO.
Quelqu'un nous en veut.
Quelqu'un nous a eu.
Vengeance personnelle.
L'envie de faire du mal.
Faire du mal juste par plaisir...
Ils ont tout pris...
Ce n'est pas du jeu.
Ce n'est pas un jeu.
Ce n'est pas un rêve, non plus.
C'est réel.
Parfaitement réel.
Et face à la réalité, je demeure pantois.
Et placide.
Au sol, tombée dans le salon, une machine à café.
L'unique rescapée d'un drôle de cambriolage.
Des grains ont roulé sous la porte d'entrée.
(Ils n'ont pas pris la porte d'entrée.)
Et, donc, ils n'ont pas embarqué la machine à café.
Difficile de s'en réjouir.
Difficile de s'en remettre.
Mais au moins...
Il nous restera ça !
Annotations
Versions