« Je ne suis qu'un monstre
De passage
Qui vous observe
Pauvres animaux civilisés
Qui n'entendez
Que le vacarme de votre conscience
Et la bêtise de votre pensée
Des sons insensés
Auxquels vous donnez sens
Des tambours prisonniers
De votre bienséance
Je suis le monstre qui vous voit
De l'intérieur
Un regard dans votre regard
Une ombre dans votre ombre
Qui rampe
Vous poursuit
Vous engloutit
Et vous possède
À tout jamais. »

***

Coup d'œil dans le miroir
Pas de changement
Je suis le même homme qu'hier
Mais ces sons dans mon crâne
Résonnent encore
Comme un appel de la Mort
Ou un piège de la Vie.
Petit déj' oublié,
Plus de café
Je patiente
Le ventre vide
Immobile
Pensif
La matinée défile
Elle s'éteint
M'oublie
Je suis seul
Avec le monstre en moi
Qui me parle
À l'intérieur.

***

Échos au fond de moi
Qui s'échappent
De ma réalité,
Qui me poursuivent,
M'appellent
Ailleurs.

***

Coup d'œil dans le miroir
La peur dans le regard
Mon sourire est le sien
Ma voix lui appartient
Je tremble
À l'intérieur
Le monstre parle
Avec mes lèvres.

***

« Les êtres que tu chéris
Seront victimes de ton amour
Les êtres que tu hais
Survivront
Au Monstre »

***

Les êtres que je chéris...
Souvenirs en trombe :
Visages souriants
Des êtres que je chéris.
Je pleure.

***

Des larmes invisibles
S'écoulent en moi
La peur s'en est allée
Les êtres que je chéris
Aussi
Je suis à l'intérieur
Du monstre.

***

« Vous, pauvres animaux dociles
Qui n'écoutez que votre conscience
Et les échos
De vos remords,
Dans la lumière vous
Survivrez
Au Monstre
Présent
En chacun de vous.
Mais soyez vigilants
À l'ombre qui s'étend,
Vous engloutit.

Protégez-vous
Des morsures de la Vie,
De l'air
Qui vous étouffe.
Protégez-vous
De moi. »

***

Un petit déj'
Un café
Je respire,
Reprends mes esprits,
Souris au miroir
Le monstre s'est échappé
J'ai trouvé le remède.