La muse rose sur la montagne blanche

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« Resterait-il de l'amour au creux de mon corps ?
Je ressens la passion auprès de mon âme.
Quand, avec l’apparence d’une jeune femme,
Se dévoile une illusion de la mort. »

***

Il me restait quelques boissons sentimentales :
Des bouteilles de joie ; des bières de plaisir.
Dans mon taudis sans toit — ou demeure ancestrale ? —
Longtemps, je regardais scintiller mes désirs.

Perdu, je me trouvais dans un petit village
Que les habitants avaient abandonné.
Seul et moribond, j'écoutais le vent siffler
Quand s'assombrissait lentement le paysage.

***

« Aurais-je perdu mes mots dans cette montagne,
Là où le froid affectueux gèle mes membres
Quand la chaleur de mon cœur faiblit doucement,
Quand mon esprit erre, quand le doute me gagne ? »

***

Égaré, j'agonisais dans un vieux chalet.
De sa gueule ouverte, la tempête gelée
Lançait ses rafales rageuses, acharnées.
J'attendais des secours, un peu d'amitié.

Mais, si jeune, je n'étais pas censé savoir
Qu'on ne trouverait pas utile de sauver
Un homme si seul, si pauvre et désemparé
Qui dans ses mains n'a pas une once de pouvoir.

***

« Est-ce ici ? Vais-je mourir seul et malheureux
Sous les mille regards étoilés des cieux
Alors que leurs lueurs éblouirent mes yeux
Lorsque je gravissais les hauts sommets des dieux ? »

***

Puis, au travers d'une vitre et mes yeux vitreux,
Je vis une femme à l'aspect merveilleux.
Ses cheveux étaient noirs. Son regard était bleu.
Si c'était un signe, j'en étais amoureux.

Elle était vêtue d'une rose robe en soie,
Et elle apportait de sa démarche franche
La rosée matinale sur la neige blanche.
Était-elle réelle ? Fallait-il que j'y croie ?

***

« Pourquoi ai-je si peur ? Est-ce que je me meurs ?
Quelle est cette froide neige sur mon visage ?
Sont-ce des flocons ou sont-ce mes propres pleurs ?
Vais-je m'éteindre sous ce sublime mirage ? »

***

Ma vue se brouillait. La muse s'éloignait.
Je sentis la douce caresse d'un nuage.
Qu'il en fut ainsi, ici, tout fut terminé,
En homme amoureux, je mourus dans ce village.

Que ce fut une mort paisible sous la brume,
Lors, je fermai les yeux sous ce divin regard.
Je remarquai son doux sourire bien trop tard,
Mais lui vouerais toujours une ivresse posthume.

***

« Resterait-il de l'amour au creux de mon corps ?
Je ressens la passion auprès de mon âme.
Quand, avec l’apparence d’une jeune femme,
Se dévoile une illusion de la mort. »

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