Pensées nocturnes
Ciel immobile. La lune resplendit dans les ténèbres couvrant l’horizon. La vie tumultueuse de la ville attend l’éclaircie salvatrice qui la mènera au petit matin ; attente infinie dans la douleur d’un sommeil incertain ; cécité soudaine et violente ; une pensée après l'autre jusqu'à ce que les mots se taisent, absorbés, avalés. Le regard qui brillait ne brille plus ; la joie s'éclipse, épuisée, trépassée.
Un astre s’éteint
Quand un autre se présente,
Le ciel s’assombrit.
Souffle coupé. Bruits indiscrets. Des ombres se faufilent à l’affut d’un mouvement. Des lueurs les chassent aux carrefours éclairés de feux vacillant, orangés, vieillissants. Effacés un instant dans un néant qui les ronge, les sourires s’oublient à la vue de la nuit, comme l’âme disparue d’un cadavre enfoui ; place au vide, aux vertiges, à l'absence.
La pénombre gagne
Les routes silencieuses
En monstre nocturne.
Éclats de lune sous les ponts lugubres, lumières scintillantes sur les ruisseaux brumeux, pointillés éclatants des maisons éveillées percent la mort du jour dans l’espérance d’une résurrection prochaine. L’ode aux souvenirs d’hier qui reviendront demain. Comme chaque bonheur qu'on espère encore quand son souvenir nous revient. Les certitudes s’étiolent à mesure que le silence retentit. Les doutes s'installent et sillonnent notre peau endormie sous la pression de l'ennui. Le sable s'amasse, se tasse, les secondes passent et passent et l’atmosphère noie, mais l’attente meurtrière perdra ses droits quand le soleil vaincra. Qu'importe l'impatience qu'emportera le temps.
Qu'importe ce que l'on perd si l'on emporte ce que l'on gagne.
Le matin élance
Ses étonnantes couleurs,
Paré pour le jour.
Le sablier se retourne, un astre s’éteint.
Un autre se présente...
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