Décidément Seeker, tu m’as gâtée. Quelle horreur, un cauchemar ? C’est toi, le maître de l’ombre. Quand tu m'as dit sans hésiter que je n’avais pas le choix, j'ai tout de suite compris. Ma cervelle serait en morceaux avec des hauts de cœur à chaque mot.

Franchement tu exagères, cette photo est "beurk" trop de ketchup !!

Attrape rêve

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...

Le beau facteur James m’a donné rendez-vous.

Chouette, il m’a promis une soirée frissonnante.

Pourquoi arrive-t-il avec une tronçonneuse ?

Qu’est-ce qu’il a en tête, c’est fou ?

Il en a de ses idées surprenantes.

Quelle est donc cette tenue bâfreuse ?

Il m’a alors dit : « méfions-nous avant tout du loup ».

Je lui ai répondu : « la soirée est glaçante ».

T’inquiète je te promets une nuit fabuleuse….

...

Le facteur James entraîna la belle blondie dans la clairière. Qui sait ? songea-t-il. Elle m'offrira peut-être ses lèvres ourlées de rose en gourmandise. Il l'observait avec attention. Les pieds nus de la jeune femme jouaient avec les perles de pluie déposées sur le tapis de mousse. Surpris par le sourire qui s'esquissait sur son visage, il hésita. Pour la première fois, son appétit de sang s'atténuait. Pourquoi ses mains se mettaient-elles à trembler ? Il jouait frénétiquement avec le bouton marche de la tronçonneuse. Ses pensées voyageaient de sa monstrueuse compagne à cette inconnue. De cette beauté froide avec qui il jouissait depuis tant de nuits à cette délicate voisine qu'il découvrait. À cette heure tardive, il avait terriblement envie de caresser du bout des doigts le téton qui pointait sous son chemisier blanc.

En d'autres temps, James se serait délecté du plaisir de badigeonner de rouge sang le tissu. Les éclaboussures seraient venues tapisser la pureté de l'étoffe. Plus il la regardait, plus ses sens s'enflammaient. Sur elle, ce bout de soie le troublait. Des sensations étranges le transperçaient de part en part. Autour de la jeune femme dansaient les fantômes du passé. Il échappa celle qui jusque là assouvissait son plaisir manquant de déchiqueter ses orteils. En voulant éviter celle qui partageait sa vie depuis une éternité, il se retrouva à genoux devant cette beauté irréelle. En relevant sa tête, son regard se perdit sur ses longues jambes fines. Il déposa ses mains sur ce corps fragile qui, il y a peu de temps encore aurait attisé son appétit de monstre assoiffé de sang. Ses doigts glissaient sur sa peau douce et délicate de ses longues jambes fines qu'il se retint de penser. Hier, il se serait satisfait de tous petits morceaux de chair fraiche. À cette heure c'est tout d'elle qu'il désirait. La posséder, l'obsédait. La voir onduler, l'intriguait. La sentir s'abandonner dans ses bras, le réjouissait...