La Potion de Merlin I
******Acte I******
Arthur, Lancelot et Perceval sont à la table ronde. Des cartes sont disposées sur la table, Arthur et Lancelot ont l'air dépités.
Arthur : Bon, Perceval, on a besoin d'un éclaireur, c'est pourtant pas compliqué, y a que vous de disponible au château pour cette mission !
Perceval : Des éclaireurs ? Mais y fait jour pourquoi on a besoin d'éclaireurs ?
Lancelot, agacé : Mais vous l'faites exprès ou quoi ? On vous a déjà expliqué qu'on a besoin de quelqu'un pour vérifier où se situent les troupes ennemies !
Arthur, dépité : Toutes façons ça sert à rien y comprend pas le code, on a déjà essayé.
Lancelot regardant Arthur, inquiet : Oui mais là va bien falloir trouver un moyen parce que sinon on risque l'invasion sire !
Perceval : mais dites-moi simplement qu'est-ce qu'y faut que je fasse.
Arthur : Non mais on va jamais s'en sortir là. On a besoin que vous alliez en éclaireur trouver où sont placées exactement les troupes saxones, c'est clair ?
Perceval : Ben oui, justement il fait clair, j'comprends pas pourquoi on a besoin d'éclairer quoi que ce soit !
Arthur et Lancelot se regardent, le roi semble de plus en plus énervé.
Arthur, à l'attention de Lancelot : j'vous l'avais dit qu'on allait encore passer dix plombes à lui expliquer et qu'on en tirerait rien.
Lancelot : Non, mais on va bien trouver un moyen sire, ce qu'il faut c'est lui expliquer avec des mots simples.
Arthur fait une grimace signifiant son agacement, le visage de Lancelot s'illumine comme s'il avait trouvé l'idée du siècle.
Lancelot : Et si on demandait à Merlin de nous faire une potion afin que Perceval puisse rester en communication mentale avec nous quelque soit la distance ?
Perceval, inquiet : De quoi ?
Arthur, dubitatif : Merlin ? Une potion parapsychique ?
Lancelot : qu'est-ce que ça nous coute de lui demander !
Arthur : du temps...
******Acte II******
Arthur, Lancelot et Perceval sont dans le laboratoire de Merlin face à lui.
Arthur : Merlin, on aurait besoin que vous nous fassiez un sort ou une potion qui permettrait de rester en communication avec le seigneur Perceval quelque soit la distance qui nous sépare. Il faut absolument qu'il puisse nous servir d'éclaireur.
Merlin, soulagé : Haaaa, j'ai cru que vous veniez encore m'engueuler à cause de la dernière fois !
Arthur, intrigué : Mais ? Non ! Quelle dernière fois ?
Merlin penaud : Celle ou j'ai fait brûler la moitié du labo en posant une fiole d'incandescence en équilibre sur une étagère.
Arthur, levant les yeux au ciel : Ahh celle-là. Non, là c'est pas ça.
Lanceleot, pressant : Bon, dites, on a pas que ça à faire nous ! Vous pouvez ou vous pouvez pas ?
Merlin : Ben, pour ça y a pas besoin de magie, suffit d'utiliser le code des éclaireurs !
Arthur : Non, mais vous croyez que j'ai que ça à faire de venir vous demander de faire un truc magique si j'pouvais l'faire autrement ? Vous pouvez pas, pour une fois, essayer de nous faire un truc qui marche ? On a besoin d'un potion de parapsychie afin de rester en perpétuelle communication avec le seigneur Perceval, où qu'il se trouve, vous savez le faire ou pas ?
Perceval, catégorique : Non, mais moi je veux pas. Hors de question d'tester ces machins à l'autre.
Lancelot : Vous, vous vous taisez et vous ferez ce qu'on vous dira.
Merlin : Ben j'vais regarder dans mes grimoires, repassez d'ici trois semaines ça devrait suffire.
Arthur, franchement agacé : Non, on repasse pas dans trois semaine, c'est maintenant qu'on en a besoin espèce de débile ! On repasse dans deux heures et si c'est pas fait, j'vous colle au cachot pour la fin de l'année, c'est clair ça ?
Lancelot, avec un ton cinglant : Et essayez de faire en sorte que ça marche cette fois-ci parce que sinon on va vraiment finir par croire que vous savez rien faire !
Arthur et Lancelot s'en vont avec Perceval, au passage, Lancelot jette un regard froid et plein de sous entendus à Merlin.
******Acte III******
Merlin tout sourire fait face à Arthur, Perceval et Lancelot. Il tient un fiole à la main, tout fier de lui.
Merlin : Voilà !
Arthur, surpris : Quoi ? Vous avez réussi ?
Merlin : Ben oui, j'ai trouvé la recette dans un de mes vieux grimoires que j'avais sauvé de l'incendie et j'ai adapté en fonction des ingrédients de saison.
Arthur et Lancelot se regardent et sont sidérés. Perceval n'a pas l'air rassuré
Perceval, inquiet : Sire, vous êtes sûr qu'il y a personne d'autre que moi ?
Arthur : Non, désolé, c'est pas que ça m'arrange mais y a que vous. Allez, buvez ça et qu'on en parle plus.
Merlin : Bon, vous buvez toute la potion d'une traite, hein ? Et vous m'direz des nouvelles de ce p'tit goût de fraises sauvages !
Perceval prend la fiole dans ses mains et semble assez terrifié.
Arthur : Vous êtes sûr que ça va marcher, hein ?
Merlin, offusqué : Mais ouiiiii, vous m'prenez vraiment pour un glandu, hein ?
Lancelot, affichant un air suspicieux : Sans vous prendre pour un glandu, ça serait bien une des premières fois que ça fonctionnerait !
Arthur : Allez, buvez vous ! Et magnez-vous l'train on a pas que ça faire, si vous voulez partir avant la nuit faudrait accélérer la cadence.
Perceval avale le contenu de la fiole en une traite et se crispe d'un coup. Il se tord de douleurs et fait d'étranges grimaces.
Perceval, en criant : AHHHH SIRE ! Faites quelque chose...
Arthur, en regardant la scène puis Merlin, paniqué : Mais ? Qu'est-ce que vous avez foutu, bon Dieu ?
Lancelot, à Merlin : Mais faites quelque chose espèce d'abruti vous voyez pas qu'il est en train de claquer !
Merlin : Ahhhh Attendez que ça fasse effet avant de gueuler !
Perceval se raidit d'un seul coup, droit comme un i.
Perceval, complètement apeuré, avec les yeux grands ouverts se met à crier : Sire, j'peux plus bouger, sire...c'est affreux !
Arthur : Quoi ?
Lancelot : C'était sur que ça allait pas marcher !
Merlin, fier de lui, désignant Perceval des mains : Et voilà !
Arthur : Comment ça...et voilà ?
Merlin : Ben c'est bon.
Arthur : Quoi qu'est bon ?
Merlin : Il est paralysé comme vous me l'aviez demandé !
Arthue et Lancelot se regardent, Arthur s'énerve.
Arthur : Paralysé ? J'vous avais demandé une potion de Para-psychie ! Pour rester en contact par la pensée !
Merlin : Ah ! Mince, j'avais pas compris ça. Mais vous pouvez pas vous en servir quand même ?
Arthur, regardant Perceval, l'air totalement dépité : Mais, qu'est-ce que vous voulez que j'en foute ? Il devait servir d'éclaireur !
Lancelot, mécontent : Non mais c'est pas possible d'être nul à ce point ! On fait quoi maintenant ?
Merlin : Ben y a pu qu'a attendre que l'effet s'estompe.
Perceval, très inquiet : Quoi ? Attendre ?
Arthur : Vous êtes vraiment un gros nul ! Un zéro ! Combien de temps va falloir attendre ?
Merlin attrape un grimoire et cherche en jetant des coups d'œil à Arthur de temps à autres.
Merlin, lisant avec son doigt : Ah, c'est ça ! En fonction de la dose ingurgitée, et selon le dosage de l'herbe à safran, l'effet pourra durer de quelques jours à quelques années.
Arthur, stupéfait : Quoi ?
Perceval, la mine effondrée : Sire ! J'vais pas rester comme ça pendant des années ?
Lancelot, en colère : Vous mériteriez qu'on vous fasse mettre aux geôles, rien que pour le principe !
Arthur : Bon vous pouvez pas faire un antidote ? Parce qu'on va pas pouvoir s'en sortir là sinon, vous êtes au courant que les saxons ont envahi la Bretagne ?
Merlin : Ben l'antidote, j'peux pas, le bouquin a brûlé avec l'incendie de la derni...
Arthur, l'interrompant : Non mais c'est pas possible ! Vous êtes vraiment un crétin en toutes circonstances...j'vous préviens, j'vais régler cette histoire de saxons mais après vous allez entendre parler de moi !
Lancelot : Sire qu'est-ce qu'on fait ? On va pas le laisser comme ça, non ?
Arthur : Appelez la garde pour qu'il le transportent dans sa chambre.
******Épilogue******
Arthur et Perceval sont dans la chambre de ce dernier. Arthur a l'air désolé pour lui, il prend un air paternaliste.
Perceval : Sire ! C'est pas possible ! Y a pas un moyen pour annuler l'effet ?
Arthur : J'suis désolé Perceval, mais là, va falloir prendre votre mal en patience.
Perceval : Mais, sire, comment j'vais faire pour rentrer à la ferme de mes vieux moi ? Et pour la table ronde ?
Arthur : Ah ! Pour rentrer chez vos vieux faudra vous démerder, hein ? Parce que j'vais pas envoyer deux gardes vous porter sur des centaines de lieues! Pis pour la table ronde, on fera comme d'habitude.
Perceval : Comme d'habitude ?
Arthur : Oui, comme d'habitude. Sauf qu'au lien d'rester planté à dire des conneries sur une chaise vous serez debout. De toutes façons vous comptiez pas réussir une quêtes ces prochains jours ?
Perceval : Ah ben non. Pis là du coup...
Arthur : Ben vous voyez, y pas d'quoi vous faire de mouron...
******Noir******
Arthur : Ah ! Par contre, si jamais les saxons envahissent kammelott, vous bougez surtout pas et vous faites le mort les yeux grands ouverts, y vous prendront peut-être pour une statue et ça vous évitera de crever dans d'atroces souffrances.
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