Cela fait deux semaines quasiment que je fais le même rêve. Au début, il m'emplissait d'une grande sérénité. Maintenant, je me sens calme mais lasse et frustrée.

Je me réveille, nue. Je suis dans une chambre aux murs en bois, couverts d'une tapisserie rouge foncé. Quelques meubles sont disposés dans la pièce et un tapis au sol complète le tout. La tête de lit est collée au mur, en plein milieu de celui-ci. La lumière du jour se déverse au travers des grandes fenêtres aux cadres dorés. J'entends les oiseaux chanter dehors et je me sens au chaud dans la couverture. Je tourne sur le côté droit, pour voir Drago, nu également, en face de moi. Les yeux ouverts, le regard tendre, il me fixe. Le temps s'arrête alors que je me perds dans ses prunelles grises. Rien ne compte plus que lui et moi. Notre silence en dit plus que nos mots. Je remarque le reflet amoureux de son âme briller au fond de lui.

Je ne sais combien de temps passe, nous ne sommes pas interrompus. La couverture nous enveloppe tout les deux, et le soleil passe sur son dos et mon visage. Nous sommes bien. Une à une, mes peurs et mes angoisses disparaissent. Je n'ai plus peur de l'aimer. Plus peur de l'amour. Qu'importe le monde, qu'importe les gens, je les trouve insignifiant comparé à ce moment. Ses cheveux blonds brillant doucement dans la paisible solitude de la chambre, son regard amoureux rempli de promesses jamais brisées, son sourire tendre aux émotions ému et aimant. C'est de ça que je suis tombée amoureuse. De lui. De qu'il est.

Finalement, il pose sa main sur ma joue. Sa peau est fraiche, mais je ne réagis pas, toujours perdue dans son regard.

• Tu vas devoir y aller...
• Je sais. Je ne veux pas mais je sais. Je reviendrai.
• Je sais. Je t'attends.
• Drago...
• Oui ?
• Je t'aime.
• Je t'aime Milia.

Je me réveille. Je me sens amorphe mais heureuse. Deux semaines plus tard, je me sens juste lasse.