Tout se bouscule dans ma tête. Je ne sais plus quoi faire, les larmes se déversent en souvenir du temps que nous avons passé ensemble.

Il n'est plus là, souffle mon esprit.
Non, non, ce n'est pas possible.

Pour la millionième fois, la scène se joue dans ma tête.

Vingt minutes auparavant

Je marche dans la rue, la joie m'enivre.

Je vais enfin pouvoir le voir !

Plus mes pas me rapprochent de son appartement, plus mon cœur s'emballe.

Dix mois que nous ne sommes pas vus !
C'est long !

Je traverse le passage piéton et arrive devant son appartement. Je sors le badge me permettant d'y rentrer et me retrouve à l'intérieur du bâtiment. Après avoir pris l'ascenseur, je me retrouve sur son palier. Je suis heureuse, l'empressement de le revoir se fait de plus en plus ressentir.

Une fois arrivée devant dans sa porte, j'appuie lentement sur la poigée de la porte. Contre toute attente, celle-ci ne s'ouvre pas.

C'est étrange, il m'avait pourtant bien dit qu'il l'avait laissé ouverte... .

Je décide de prendre ma clé quand un bruit assourdissant retentit. Mes muscles se crispent instantanément.

Qu'est-ce qui se passe ?

La panique prend possession de mes sens. J'entends des cris venant de mon petit ami, mais aussi d'une femme dont j'ignore l'identité. Mon souffle se raccourcit.

Il est en danger !

Sans réfléchir, après avoir déverrouillé la serrure, je rentre dans son appartement. C'est à cet instant précis que le cauchemar commence. Son meuble à chaussure est renversé, de la vaisselle briser est éparpiller partout sur le sol. Sur tous les murs qui m'entourent, du sang y est étalé. La bile me monte à la gorge. Cependant, je la réprime, sachant que ce n'est pas le moment de se mettre à vomir.

Courage Eli, tu vas y arriver.
Fais le pour lui.

Je commence à marcher lentement vers le salon, le cœur battant. Lorsque j'y rentre, j'ai l'impression de tomber dans une chute éternelle. Élias est allongé par terre, des traces de larmes matricule son visage. Le liquide rougeâtre recouvre tout ce qui était blanc auparavant et forme une seconde peau sur son corps. Un couteau pointu, se trouve à ses côtés, est aussi recouvert de ce même liquide. L'odeur macabre empeste toutes les pièces de chez lui.

C'est au même moment que j'entrevois le visage de sa meurtrière. Je me pétrifie sur place.

Mère... .

Mes jambes ne me tiennent plus, je m'effondre et me retrouve devant lui.

- Élias... .

Il tourne sa tête vers moi, et son regard se brise en même temps que mon cœur explose en mille morceaux.

- Je..

- Dis-moi que c'est un cauchemar, dis moi que tout ça n'est... .

Ma voix se meurt dans un silence douloureux.

- Je... suis désolé... Eli.

Son souffle est hachuré. Je secoue la tête, n'acceptant pas ce qui est en train de ce passer.

- Ne dis pas ça... . Tu vas y arriver, tu vas t'en sortir vivant.

Il lève fébrilement sa main et la dépose sur ma joue.

- Je... t'aime... Eli... .

- Je t'aime aussi Élias.

Puis je réalise... .

- Non, Non... Non Élias !!! Ne me quitte pas !

- Ensemble ... un jour..., ensem...ble... pour... tou..jours... .

Mes larmes redoublent en même temps que mon âme hurle.

- Non, Non, Non, Non, Non, Non...

- Je veille...rais... sur...toi...jus...qu'à...q...ue...tu...me...rejoins... .

Sur ces derniers mots, sa main tombe, ses yeux se ferment, son souffle se coupe, son pouls s'arrête et une dernière larme parcourt son visage.

- NONNNNNNNNNNN.

Je le prends dans les bras et commence à le secouer.

- ÉLIAS ! NE PARS PAS !! ÉLIAAAAAAAAAAAAAS !!!

Le son de pas qui s'approche vers moi me fige sur place. Je ne suis plus capable de faire quoi que ce soit.

- Madame écartez-vous de lui.

Je n'ai pas le temps de tourner ma tête que des mains se posent sur mes épaules. Je commence à me débattre, ne supportant plus le moindre toucher de quiconque.

- Lâchez-moi ! Ne me séparez pas de lui ! Il...

.. est tout ce que j'ai... .

- Vous devez nous laisser faire, on doit vérifier si on peut faire quelque chose pour le réanimer.

Un léger espoir s'illumine en moi. Je me laisse faire. C'est à ce moment-là que je me rends compte que sa sœur se tient à l'arrière. Sa mine ressemble à la mienne, ses yeux sont rouges et gonfler par les larmes. L'ambulance, les pompiers et la police circulent entre nous. Lorsque nos regard se croisent, ses lèvres forment un faible rictus et elle ouvrent ses bras. Je me lève et marche vers elle bien que je suis à deux doigts de retomber par terre. Une fois arriver à sa hauteur, elle me prend dans ses bras. Nos larmes se rejoignent, elle pour son grand frère qui à toujours été là, moi pour l'homme de ma vie disparue sous mes yeux.

- Excusez-moi.

Je me sépare d'elle, me retourne et me retrouve face à un agent de police.

- Je pense que cela est pour vous.

Je fronce les sourcils et prends le papier en main. À contrecœur, je sors de chez lui et m'assois sur le bord de l'escalier. J'ouvre la lettre et commence à la lire.

" Eli,

J'aimerais te dire tellement de choses, mais le temps qu'il me reste ne me le permet pas.
Sache que ce qui est inscrit sur cette lettre n'est qu'un pour cent de ma pensée.

Merci.
Merci d'avoir été là lorsque j'étais au plus bas. Merci d'avoir fait le premier pas et de m'avoir permis de vivre grâce à toi, l'histoire que nous avons vécu tous les deux. Merci d'avoir cru en moi lorsque je ne le fessais pas. Merci de m'avoir poussé au plus haut.

Ta rencontre m'a sauvé.
Tu m'as sauvé.

Merci pour tout.

J'espère que tu réaliseras tes rêves.

À l'heure d'aujourd'hui, au moment où tu lis cette lettre, je fais partie d'un chapitre de ta vie qui vient de tourner.

Je ne veux pas que tu restes bloquer sur ma disparition.

Une de mes dernières volontés est que tu fais la promesse de vivre ta vie à fond. Et si tu es amené à retomber amoureuse d'un homme qui te traite à ta juste valeur, alors qu'il en soit ainsi. Je ne veux pas que tu ressentes des remords sur des sentiments que tu ne peux pas contrôler. Tu as réussi, jusqu'à présent de passer outre de ton passé, alors promet moi que tu continueras à faire ainsi, jusqu'à que la mort te recueille.

Je regrette que notre histoire se termine sur cette fin, bien qu'on sait tous les deux qu'on ne peut pas changer ce que la vie à prévu pour nous.

Ce n'est pas un adieu, mais un en revoir, Eli.

Pour une dernière fois et éternellement :

Je t'aime de tout mon être entier, mon soleil. "

Mon âme hurle.

J'ai beaucoup trop mal.

Je sens la main de sa sœur me caresser le dos pour me soutenir en silence. Sans me rendre compte, mes clés tombent à côté du tapis à l'entrée. Je m'abaisse pour la récupérer quand je remarque un bout de papier. Je le prends, les mains tremblantes, l'ouvrent et me paralysent au fur et à mesure de ma lecture.

" Le passé rattrape toujours chaque personne qui tente de la fuir.
Je n'aurais jamais dû ouvrir cette porte. "