Tard, le sommeil me manque. Allongée et pensive, les paupières pourtant lourdes. Deux nuits sans arriver à m'endormir. Deux nuits parmi tant d'autres. Le corps et l'esprit épuisés.

Bloquée sous la couette, étouffée par la vue du plafond collé à mon nez. Cette impression d'être dans un cercueil, dans une boîte qui me laisse à peine l'espace pour remplir mes poumons d'air. Chaque inspiration est une douleur qui lance dans ma poitrine. Le muscle qu'est mon cœur a une crampe.

Je sais pourquoi je suis encore là, devant ce clavier à cette heure-ci. Tu ne manques jamais ton rendez-vous 28. Tu me torture l'esprit à coup de romance, d'amour et de gestes. 28, tu compromet sans cesse mon intégrité et ma personne. Tu souilles chaque parcelle de mon esprit de tes fruits mûres et juteux.

Tu sais les invocations, tu sais les prières et les vœux prononcés contre toi. Es-tu plus fort que toute les prières ? Plus fort que toute la volonté du monde ? Ou existes-tu par ma volonté ?

Je t'ai créé, je t'ai nourri, t'ai affectionné et t'ai laissé grandir. 28 est ma semence, mon produit, c'est telle une mère que je te garde si près de moi. Mais chaque nuit, un matricide dans mon lit. L'enfant de mon imagination me poignarde à plusieurs reprises et me laisse pour morte dans un bain de honte et de sueur froide.

C'est une hémorragie d'hormones qui cause ma perte.

28 que j'aurais aimé ne jamais t'avoir rencontré. Mes plus sombres désirs, mes secrets les plus fous que tu connais si bien.

Il n'y a pas si longtemps j'aurai tout sacrifié pour toi. Désormais, de toi je désire être séparé.

WIWANE Azaëlle, 19/09/2022