L’enquête fut ouverte à la suite d’une agression commise sur une étoffe aux mœurs légères. Un vrai travail de sagouin : onze trous, de cinq millimètres à trois centimètres.

Hélas, la victime n’a pas survécu à ses blessures malgré l’intervention rapide des secours. J’analyse sous toutes les coutures la scène du crime, à la recherche d’indices. J’interroge les témoins, des épingles folledingues qui piquent une crise à la moindre question, des bobines embobineuses qui essaient de se débiner.

Une certitude, l’affaire se révèle compliquée. Toutefois, cela va me changer des histoires de braguettes cassées, d’élastiques pétés, ou autres disparitions de boutons.

En tant que dé à coudre expérimenté, j’aime relever les défis. Au fait, vous pouvez m’appeler détective Dédé, Big Dédé pour les intimes. Je ne suis pas un tendre, j’emploie plutôt des méthodes musclées. Je fonctionne à l’ancienne, aucun recours à la machine.

J’étudie toutes les preuves recueillies, et de fil en aiguille, je brode des hypothèses. OK, j’avoue que je prends mon temps pour réaliser mes investigations. Mes patrons me rappellent souvent à l’ordre, mais les résultats sont là. Je suis un expert dans mon domaine, et un amateur d’ouvrages bien cousus. Les pièces mal rafistolées, ça ne m’intéresse pas.

Quel est le mobile du crime ? Cette jolie étoffe avait-elle des ennemis ? Faisait-elle de l’ombre à une autre ? S’était-elle acoquinée avec un gang d’aiguilles teigneuses ? Était-elle tombée sous les coups d’une paire de ciseaux serial-killer ?

La liste des suspects s’allonge, mais moi Dédé, je vais résoudre cette fichue énigme et en découdre avec le coupable.

Sapristi, je vois surgir un OZNI (Objet Zarbi Non Identifié) ! Cette chose bouge dans tous les sens. Elle se jette sur moi et finit par me pénétrer, beurk ! Hé, laissez-moi tranquille ! Mes cris ne me sauveront pas cette fois-ci. Je me retrouve enfermé dans une petite boîte.

Fin de l’enquête pour Big Dédé.