Je relève le défi d'Oreleï à travers les créations d'un de mes personnages. Ou comment j'essaye d'évoquer des goûts à travers les quatre saisons et les mariages créés pour elles, pour les décrire.

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Thé Printemps : Thé rouge. Rose. Pêche.

Thé rouge pour son onctuosité, sa légèreté. La rose, l'espoir, la naissance, le renouveau. La liberté, parfois, aussi. Le velouté de ses pétales. La pêche. Une caresse, les poils minuscules de sa peau qui se hérissent comme les nôtres quand on a froid, qu'on a peur. Ou simplement, qu'on est ému. Sa chair, de ce blanc crémeux, parfois rosé, qui s'harmonise si bien avec la rose (à peine éclose, que mignonne, vous allez cueillir...)

Thé Eté : Thé blanc. Cerise. Framboise.

Thé blanc léger, pas d'amertume, une base idéale. Cerise. Framboise. Deux fruits de cette saison. Juteux, savoureux. Rouges. Quand on prend une cerise dans sa main, on sent sa peau, lisse, sa rondeur. On devine que sa chair est charnue, qu'on pourra croquer dedans pour la manger. Au contraire, la framboise possède une fragilité, une innocence qui nous bouleverse. Elle va fondre dans notre bouche, son jus va pulser sur nos papilles.

Thé Automne : Pu'erh. Cannelle. Pomme. Poire.

Le Pu'erh. Un léger côté rustique qui rappelle les promenades en forêt, en cette saison, quand nos pas foulent les feuilles mortes (et que nous croisons les escargots qui vont à l'enterrement de l'une d'entre elles). La cannelle. Une poudre magique, qui adoucit tout et vous réchauffe en même temps. La pomme. Le fruit simple, de l'enfance, celui qui nous accompagne toute notre vie et en toute saison, mais qui prend sa pleine matûrité en celle-ci. La poire. Un peu la face cachée de la pomme. Son contraire ou son complément, comme on voudra. Sa forme, plus allongée. Sa couleur, du vert au jaune. La pomme, c'est rouge, jaune, vert, strié, bosselé, ridé parfois. La poire est plus lisse, plus glissante. Elle nous échappe parfois des mains, comme un enfant coquin qui s'échappe en courant quand on veut l'attraper.

Thé Hiver : Thé noir. Pin. Menthe.

Thé noir pour la force, la puissance. La tempête venue du ponant qui vous emporte, fait voler vos cheveux, votre chapeau. Vous apporte la larme à l'oeil et la goutte au nez. Le pin. L'arbre qui ne perd jamais ses feuilles, même au plus creux de la saison, même au plus sombre des jours. Ses aiguilles, parfois piquantes, parfois plus douces. Et sa sève, comme une goutte précieuse que l'on recueillait autrefois dans de petits bols. Ca colle. C'est poisseux. Mais ça ne s'oublie pas. Enfin, la menthe. Le flocon de neige qui se pose sur les aiguilles. Et qui vous fait fondre de douceur.